En raison de l'augmentation du prix du sucre à la Bourse mondiale, le marché national pour cet aliment a pris lui aussi l'ascenseur pour rejoindre, ainsi ,d'autres produits qui ont connu des augmentations époustouflantes. Les producteurs de boissons ont profité de cette situation pour augmenter les prix de leurs produits. Les consommateurs s'interrogent sur les raisons de ces hausses toute en sachant que ces augmentations , en particulier les boissons, ne peuvent être justifiées par celle des prix du sucre. Car " le groupe Cevital n'a pas répercuté cette hausse des prix du sucre sur les producteurs de boissons algériens : Coca-Cola, Pepsi-Cola, NCA, Hamoud Boualem, Mami et Ifri en vertu d'une convention qui fixe les prix du sucre (du 15 décembre 2009 au 31 mars 2010), a indiqué M Rebrab. " Nous avons acheté les quantités nécessaires pour les approvisionner. Les producteurs qui ont opté pour le sucre liquide bénéficient même d'un prix inférieur et avantageux ", a encore affirmé le président de Cevital. Par ailleurs, M. Rebrab a qualifié que le prix du sucre a commencé à augmenter en 2008. " En janvier dernier, il a atteint un niveau que nous n'avons pas connu depuis 30 ans, à plus de 800 dollars la tonne pour le sucre blanc. Sur le marché national, le kilogramme de sucre a été cédé à 85 dinars lors de sa sortie d'usine ". " Le sucre roux qui est obtenu par la transformation de la betterave sucrière ou de la canne à sucre est cédé à plus de 690 dollars la tonne. C'est plus du double d'il y a une année. Mais les prix du sucre devront baisser à la fin de cette année pour retrouver des niveaux normaux ", a-t-il précisé. Pour ce qui est de la répercussion du prix du sucre sur le consommateur, ce responsable a suggéré aux autorités concernées " de baisser ou de supprimer la TVA (taxe sur la valeur ajoutée sur le sucre et les huiles végétales) ". En effet, cette taxe est de 17% en Algérie alors qu'elle n'est que de 5,5% en France, 7% au Maroc et inexistante en Egypte, au Liban, en Syrie et en Tunisie, par exemple. Ainsi, Cevital pourra s'engager à répercuter une éventuelle suppression ou réduction de la TVA sur le prix du sucre ou des huiles végétales destinés au consommateur. S'agissant d'une pénurie pouvant atteindre le marché du sucre ou de l' huile en Algérie, le patron du premier groupe algérien en agroalimentaire a fait savoir que " les capacités de raffinage d'huile dans nos usines dépassent les 300% des besoins nationaux, de même pour le sucre car l'Algérie produit le double de ce qu'elle consomme ( près de deux millions de tonnes par an pour une consommation nationale de 1,1 million de tonnes, soit un excédent de 900.000 tonnes à exporter". Dans ce sens, " nous exportons déjà du sucre et nous comptons augmenter les quantités exportées. Nous avons demandé à l'Union européenne de nous accorder un quota de 500.000 à 900.000 tonnes de sucre dans le cadre de la révision de l'accord d'association. Cevital compte produire 1,5 million de tonnes de sucre et 1,8 million de tonnes en 2011 ", a-t-il expliqué. Dommage que l'Algérie ne peut planter, ni la betterave sucrière, ni la canne à sucre pour une production 100% nationale, car ces deux plantes sont cultivées dans les pays tropicaux où l'eau est abondante et gratuite. En contrepartie, l'Algérie peut cultiver les graines oléagineuses, en alternance avec les céréales, à la place de la jachère. Ces graines sont légumineuses et enrichissent le sol en azote. Leur culture permettra aux agriculteurs d'économiser les engrais, de meilleurs rendements en céréales et d'avoir des récoltes annuelles contre une seule tous les deux ans. " Les graines oléagineuses coûtent plus chères que les céréales sur le marché mondial. La culture de ces graines permettra à notre pays de couvrir 100% de ses besoins en huiles végétales et en tourteaux et exporter pour plus d'un milliard de dollars chaque année, tout en créant plus de 100.000 emplois dans l'agriculture. Nous attendons toujours les autorisations nécessaires pour implanter notre unité de trituration des graines oléagineuses à Béjaïa ",a-t-il conclu.