Venus de Tindouf et d'Adrar pour rejoindre les wilayas du nord à partir de Béchar, les voyageurs ayant opté pour une des entreprises de transport les plus en vue ne sont pas prêts d'oublier la mésaventure vécue la veille de l'Aïd. Sortis de Béchar à 3 heures trente le lundi à bord d'un autocar de marque Mitsubichi Safir, ces voyageurs se retrouvent une heure après de retour au parc de l'entreprise. Changement d'autocar dont la portière ne fermait plus. Auparavant, les usagers s'étaient plaints de l'inconfort et de l'état délabré du véhicule. « Transvasés » à bord d'un autocar de marque Man, ces voyageurs, éreintés déjà par plusieurs heures de route, acceptent, le confort du nouveau véhicule aidant, ce contretemps de deux heures. Re-départ à 5 heures trente. « Ce qu'on a interprété comme une bénédiction n'a pas duré longtemps », déclare l'un d'eux. En effet, à 11 heures trente, le Man se gare au niveau du relais routier de Bourached à une vingtaine de kilomètres de Saïda et on leur signifie qu'ils vont être re-transvasés à bord d'un autre autocar, le Mitisubichi parti d'Oran à 7 heures. Les voyageurs qui se trouvaient à bord de cette « épave » roulant vers le sud étaient déjà au sol avec leurs bagages. Mis devant le fait accompli, ceux venant du sud n'avaient plus le choix. « Il y avait des familles avec leurs enfants qui grelottaient de froid et nos réclamations semblaient quelque peu déplacées », expliquent des voyageurs qui ont tenu, tout de même, à dénoncer ce genre de pratiques où des être humains sont pris pour des marchandises. Désagrément « Le transporteur prend des décisions qui l'arrangent sans tenir compte de la clientèle pris pour du bétail ». Ce désagrément n'a pas manqué de rappeler aux usagers d'autres incidents : « Le même type de véhicule nous a laissé en panne, il y a quelques mois, à Abadla, à 100 km de notre destination », « et aussi il y a presque un an, à Mécheria pendant trois heures », dira un autre. Certaines pratiques lors de l'embarquement au niveau des agences reviennent à l'esprit de ces voyageurs abusés : « Lors des réservations à Tindouf, les places ne sont pas numérotées et les employés de l'agence « gardent » les meilleurs sièges pour leurs connaissances ». Il est regrettable qu'une entreprise de voyage qui jouit, jusque là, d'une bonne audience et qui dispose d'une gare routière des plus modernes à Béchar, ternisse son image en continuant à exploiter, pour de longs voyages, des autocars tous bons pour la casse.