Cela fait près de 8 mois que la raffinerie de « Sbâa » est rentrée dans sa phase d'exploitation, une petite usine d'hydrocarbure de 600 000 tonnes, si on la compare à ses aînées d'Arzew et de Skikda. Cette raffinerie, appartenant à la société mixte algéro-chinoise « Soralchine », est implantée dans la paisible localité de « Sbâa », où vivent près de 2 000 âmes, à 50 km au nord d'Adrar, en bordure de la RN6 qui relie la capitale du Touat à la ville de Béchar. La mise en service de cette usine a définitivement suspendu l'approvisionnement en produits hydrocarbures (carburants, huiles, etc.) des wilayas du Sud, notamment Béchar, Tindouf, Adrar et Tamanrasset, par les autres raffineries du nord du pays. En effet, la mission principale de la raffinerie de « Sbâa » est d'assurer une autosuffisance des villes des régions du Sud en matière de carburants et de lubrifiants. Cependant, cette nouvelle activité de l'industrie pétrolière, dans la région, a engendré un développement en exponentiel du trafic routier, notamment celui du transport de matières dangereuses sur l'axe Béchar- Tamanrasset, en passant par Réggane, ainsi que Abadla– Tindouf. Ce qui fait que plusieurs dizaines de camions citernes de grandes contenances sillonnent quotidiennement les routes nationales qui relient ces villes. Cette dynamique économique, même si elle est profitable à la population de cette partie du territoire national, fait encourir néanmoins un risque majeur et permanent aux usagers de ces routes. Plusieurs incidents ont déjà été signalés ces derniers mois sur l'axe Béchar-Adrar, où des autocars et des véhicules légers ont été projetés de leur trajectoire au croisement de ces mastodontes ambulants. Cependant, les accidents routiers ne sont pas la seule menace à la sécurité du citoyen. En effet, depuis l'ouverture de cette raffinerie, il a été enregistré deux cas de renversement de camions citernes, d'une capacité de 27 000 litres de carburant. Le dernier en date est celui du 30 décembre 2007, vers 20 heures, à la sortie sud de la localité de Zaouiet Kounta, sur la route de Réggane, où une citerne d'essence du même tonnage a échoué sur la chaussée, à 50 mètres uniquement des habitations. Il avait fallu un peu plus de 2 jours aux éléments de la protection civile pour maîtriser la situation. D'ailleurs, c'est grâce à leur intervention rapide et à l'efficacité du système mis en place contre les flammes engendrées par l'explosion des gaz, lors du transvasement du carburant dans un autre camion citerne, qu'une catastrophe humaine et écologique a été évitée de justesse. Résultat, cette déflagration a eu pour incidence l'hospitalisation d'un officier pompier pour importantes brûlures et des blessures légères au P/APC de Zaouiet Kounta présent au moment des faits. Toutefois, la sonnette d'alarme est tirée en direction des services concernés pour une surveillance étroite des mouvements de cette dangereuse flotte qui menace la sécurité des citoyens et l'environnement.