Après un blocage et une crise syndico-syndicale, qui auront duré plus de deux années, Salah Djenouhat, secrétaire général du département organique au niveau de la centrale syndicale de l'UGTA et président de la commission, a procédé récemment à un changement à la tête de l'union de wilaya de Souk Ahras. Décidée en session extraordinaire, tenue au niveau de l'institut de la formation professionnelle Didouche Mourad, l'éviction de l'ex-SG de wilaya, Mohamed Boulouh, a été différemment interprétée par les milieux locaux. « Même si la gestion de l'ex-SG était marquée par d'interminables conflits et un manque d'engagement, la responsabilité incombe au bureau de l'union de wilaya, contesté, rappelons-le, par plus de 35 secteurs affiliés à l'UGTA, et critiqué au même titre », déclare un militant du secteur de l'éducation. Idem pour les autres membres de cette instance de wilaya, peu ou prou impliqués dans ladite situation de blocage, décriés à l'issue de cet événement par plusieurs travailleurs, notamment des compressés de l'usine de papier (Papierosa), ceux du complexe lainier Lasa, de la Protection civile et de quelques autres secteurs. « Les trois membres de la commission, dépêchée par Sidi Saïd, ont préféré donner un petit coup d'épée dans l'eau pour faire d'abord acte de présence et consolider leurs assises pour le congrès national de l'UGTA », ajoute un représentant du secteur industriel. Un membre du conseil exécutif de l'union de wilaya, qui a vivement contesté cette manière d'agir, a déclaré ceci : « Si nous devons nous référer au statut et règlement intérieur de l'UGTA, la dissolution d'une quelconque instance syndicale ne peut, en aucun cas, permettre la reconduction, même par la voie des urnes, des autres membres qui perdent automatiquement le droit à l'éligibilité. Les membres de la centrale syndicale ont annoncé la dissolution du bureau, pour ensuite inviter un unique candidat, faisant partie du même bureau, à se présenter aux élections ». Un autre membre s'est interrogé sur la légalité de cette réunion extraordinaire pour une instance qui n'a pas organisé de session ordinaire depuis janvier 2005, date de l'installation du « défunt » bureau. S'agit-il d'un mini-congrès, où l'on a volontairement évité la lecture du bilan moral et financier, et où même les convocations adressées aux participants n'ont pas contenues d'ordre du jour ? (pièce faisant foi). Après un premier changement, savamment dirigé en 2005 par le n°2 de la centrale syndicale, sanctionné par l'installation d'une union de wilaya bipolaire, celui-ci récidive à Souk Ahras pour compliquer davantage la situation du monde du travail dans une wilaya qui en pâtit. Repartie sans procéder à l'installation officielle de l'ancien-nouveau bureau, la commission est rentrée avec un goût d'inachevé, laissant derrière elle un autre blocage. Même en temps d'intempéries, l'UGTA construit sur la bourbe. Rendez-vous au prochain changement. Nous venons d'apprendre que la même instance a procédé à l'installation du même bureau, samedi, dans des conditions toujours contestées par les différentes sections affiliées à l'organisation.