Cela fait presque deux mois que l'Union générale des travailleurs, a tenu son 11e congrès et depuis, les organes de ce syndicat sont bloqués, puisque l'élection du secrétariat national et en particulier du secrétaire général adjoint n'a toujours pas eu lieu. S'agit-il d'une crise interne ou juste d'une manœuvre pour pousser au devant de la scène Salah Djenouhat ? Personne ne peut affirmer quoi que se soit, sauf que la guerre est bien déclarée contre le numéro deux de l'UGTA.La semaine dernière, une cinquantaine de syndicalistes de tous secteurs confondus, affiliés à l'UGTA, ont organisé un sit-in devant le siège de l'union de wilaya d'Alger de l'UGTA, pour protester contre «le diktat de Salah Djenouhat», membre du secrétariat à Alger. Suite à cette protesta, l'union de wilaya d'Alger a réagi à travers un communiqué dans lequel ses adhérents dénoncent ce comportement jugé «tendancieux et qui vise à porter atteinte à la stabilité de l'union de wilaya d'Alger». Qualifiant les auteurs de ces «agissements, comportements et déclarations tendancieuses de pseudo syndicalistes» qui, selon les signataires du documents, «n'ont aucune responsabilité depuis huit ans, et d'autres ne sont même pas des adhérents à l'UGTA». Les signataires du communiqué estiment que «l'attroupement» organisé devant le siège de l'union de wilaya, vide et fermé pour réfection, constitue en soi une pratique et un comportement «transgressant» les dispositions statutaires et réglementaires et un «non-respect des notes et instructions du secrétaire général de l'UGTA».Cette fois-ci c'est la fédération nationale de l'agroalimentaire ( FNTIAA) qui contre-attaque. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, signé par M. Kamel Abou, SG de la FNTIAA, a défendu la protesta menée le 17 mai dernier par les «quelques 350 militants actifs à l'UGTA». Les signataires du communiqué soulignent que «Salah Djenouhat a confisqué la vie démocratique de l'union de wilaya d'Alger en gelant le renouvellement des syndicats nationaux et d'entreprises, en maintenant le statu quo en sa faveur… barrant la route à toutes velléité de changement». Selon la FNTIAA, «Djenouhat a suspendu des syndicalistes pour cause d'activité syndicale». La même source s'interroge : «imposer aux sections syndicales et aux coordinateurs syndicaux de signer une pétition de soutien à l'union de la wilaya d'Alger, à sa tête Salah Djenouhat, relève-t-il de la démocratie ?». Ajoutant que «celui qui refuse de signer la pétition est suspendu». En outre, la FNTA évoque «le non-respect du responsable de l'organique, l'organisation des congrès des instances de l'UGTA à la fin de leurs mandat». Pour cette fédération «Djenouhat n'est que membre de la commission exécutive et toute autre fonction à l'UGTA est illégitime». Les opposants à la désignation de Djenouhat au poste de SG adjoint mènent la bataille. Si l'introduction de l'article 47 dans les statuts de l'UGTA pour créer cette nouvelle fonction a pu leur échapper lors des travaux du 11e congrès, il semble qu'ils aient repris l'initiative pour tenter de trouver «quelqu'un d'autre pour ce poste», à défaut de pouvoir annuler une disposition désormais statutaire. La création du poste de SG adjoint est restée secrètement gardée jusqu'au moment d'annoncer les modifications apportées aux statuts. Même Abdelkader Malki, membre de la commission du statut général et de la motion organique ignorait l'existence de l'article portant création du SG adjoint. Selon des proches du SG de l'UGTA, Sidi Saïd était favorable à cette option, dont l'architecte n'est autre que l'ex-secrétaire national chargé de l'organique et l'indéboulonnable SG de l'Union de wilaya d'Alger, qui n'a pas tenu son congrès depuis 9 ans, en l'occurrence Salah Djenouhat. Etant le seul rival de Sidi-Saïd, Djenouhat était promu pour le nouveau poste de SG adjoint, créé et adopté dans la loi interne de l'UGTA lors du dernier congrès national. Le vote n'a pas eu lieu et depuis aucune information n'a filtré sur cette situation qui a dévoilé les divisions qui minent l'UGTA. Des divisions nourries par les conflits d'ordre politique entre les deux formations politiques qui dominent ce syndicat, notamment le RND et le FLN.