Pourtant très attendue, la conférence de Bali sur les changements climatiques, qui s'est tenue à Bali en Indonésie, du 3 au 15 décembre, n'avait accouché que d'un accord à minima. Elle a été clôturée sans parvenir à faire rallier les principaux pollueurs, les Etats-Unis en premier, à un objectif plus explicite sur la réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Le texte de « la feuille de route », rédigé après un épuisant suspense, élude toute référence chiffrée aux émissions de gaz à effet de serre et à la nécessité de les réduire, auxquelles s'opposaient les Etats-Unis. A la place, il souligne seulement « l'urgence » en termes vagues et renvoie par une note en bas de page aux travaux du Groupe d'experts sur le climat (Giec) : ceux-ci préconisent que les pays industrialisés réduisent de 10 à 40% leurs émissions d'ici 2050. Les Etats-Unis, pourtant classés premiers pollueurs, sont restés intransigeants et ont refusé d'entendre parler de la fixation d'une fourchette de réduction des émissions des gaz à effet de serre, si nocifs pour la planète. Seul point positif, « la feuille de route de Bali » fixe la négociation d'un accord complet et global de lutte contre le changement climatique d'ici la conférence de Copenhague en décembre 2009. L'accord stipule que le processus de négociations qui fixera les suites à donner au protocole de Kyoto devra être lancé « dès que possible et pas plus tard qu'avril 2008 », la première phase de Kyoto expirant en 2012. L'objectif tracé par 187 pays ayant participé à cette conférence était de parvenir d'ici deux ans à un nouveau traité encadrant la lutte contre le réchauffement climatique. Celui-ci inclura des pays qui n'avaient pas ratifié Kyoto, en tête desquels les Etats-Unis, la Chine et l'Inde. Les discussions débuteront lors d'une première réunion en avril 2008 et s'achèveront avec la signature du nouveau traité à Copenhague en 2009. La conférence de Bali a permis d'obtenir des avancées en matière de lutte contre la déforestation, d'aide des pays en développement dans leurs efforts pour s'adapter aux effets du changement climatique et de transferts de technologies propres en direction de ces pays. Cela après un revirement de dernière minute des Américains qui a permis la conclusion de cet accord. Les Etats-Unis étaient opposés à une proposition des pays émergents, qui suggéraient un accroissement de l'aide des nations riches aux pays en développement pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Mais au-delà des recommandations issues de cette conférence, la problématique du climat reste posée.