La conférence de l'ONU sur le climat s'est achevée hier à Bali (Indonésie), sans avoir atteint son principal objectif, celui d'amener les Etats-Unis d'Amérique à participer à l'effort international de sauvetage de la planète. La réduction des émissions de gaz à effet de serre constitue un impératif vital auquel le monde doit aboutir sous peine de se diriger vers un chaos programmé. La récente conférence de Nairobi (Kenya) avait fait le lien entre le réchauffement du climat et une déforestation dont l'ampleur représente un danger mortel pour l'humanité. Face à l'inquiétude argumentée des défenseurs d'un climat équilibré, les dirigeants des Etats-Unis ont persisté, depuis l'historique protocole de Kyoto - qu'ils ont refusé de ratifier - à faire la sourde oreille aux appels à la raison de la communauté internationale. A Bali aussi, les Etats-Unis, pourtant classés premiers pollueurs, sont restés intransigeants et ont refusé d'entendre parler de la fixation d'une fourchette de réduction des émissions des gaz à effet de serre si nocifs pour la planète. La déforestation, la fonte des glaciers, la hausse substantielle du niveau des mers vont concourir à une modification désastreuse des équilibres de la vie terrestre. C'est un scénario catastrophe qui incite au plus élémentaire devoir de précaution à l'égard du monde que les futures générations recevront en héritage. La conférence de Bali sur le climat n'a malheureusement pas entraîné un changement de posture des Etats-Unis qui restent crispés sur leurs certitudes de maîtres du monde. En dépit du pressing de l'Europe pour amener les Etats-Unis à de meilleurs sentiments sur la question stratégique du climat, la conférence de Bali s'acheminait vers un échec. Au prix de concessions majeures, dont celle de toute absence de référence écrite à une évaluation chiffrée de la réduction, notamment par les Etats-Unis, des émissions de gaz à effet de serre, la conférence de Bali a abouti à un résultat mitigé. Il s'agira essentiellement de l'ouverture de négociations, dès la mi-2008, dont l'aboutissement, en 2009, permettrait de préparer l'après-protocole de Kyoto dont la validité expire en 2012. Au-delà des recommandations issues de la conférence, il est manifeste que la problématique du climat reste entière dès lors que l'unanimité ne pouvait pas se faire, à Bali, sans les Etats-Unis auxquels emboîtent le pas nombre de nations hautement industrialisées. En fait, tout s'est passé à Bali comme s'il ne devait y avoir ni vainqueurs ni vaincus. Ce compromis du moindre ne sera-t-il pas, un jour ou l'autre, lourd de conséquences néfastes pour la planète et donc pour l'humanité ? La crainte est d'ores et déjà que lorsque les dirigeants du monde se mettront enfin d'accord, ce sera déjà trop peu et trop tard.