La chambre pénale près la cour de Béjaïa a prononcé, hier en fin de journée, la relaxe au profit de l'ex-DG de l'OPGI, M. Benzema et Nouredine Lakelak, responsable du bureau d'études BAI et plus connu en tant que patron du village touristique Capritour et ensuite président du Mouloudia olympique de Béjaïa (MOB). Mis en délibéré après un procès en appel qui a eu lieu la veille de l'Aïd, le prononcé du jugement vient ainsi effacer le verdict prononcé dix mois plus tôt, en février dernier, par le tribunal correctionnel qui avait condamné les deux mis en cause à trois ans de prison ferme et à une amende 500 000 DA chacun ainsi qu'à des dommages et intérêts de 5 millions de dinars et près de 95 millions de dédommagement. Au vu du nouveau verdict, la justice a donc jugé qu'il n'existe aucun élément justifiant l'établissement des deux infractions pour lesquelles ont été poursuivis les deux responsables, à savoir dilapidation de deniers publics et passation de marchés contraires au code des marchés publics. L'expert désigné par la justice avait conclu, pour rappel, à un déficit de 56 millions de dinars et le Centre national d'assistance technique (CNAT), lui, à 74 millions de dinars. En 2003, le ministère de l'Habitat a accusé M. Benzema d'avoir abandonné ses missions de maîtrise, suivi et contrôle du projet au profit d'un autre organisme, le bureau BAI, avec qui il a signé un contrat d'études, de suivi et de pilotage pour la réalisation de plus de 250 logements à El Kseur, Sidi Aïch et Tichy. Pour la partie civile, ce contrat de pilotage, qui ne trouverait pas existence dans la réglementation, a tout simplement été créé. Des questions sont restées posées lors du procès en première instance lorsque, entre autres, la défense de l'ex-DG de l'OPGI avait demandé à voir le rapport. Les avocats du patron de Capritour avaient demandé, de leur côté, à appliquer l'article 8 du code des procédures pénales pour une affaire qui a consommé ses trois ans requis pour la prescription parce que remontant à 1995. L'avocate du ministère de l'Habitat espérait, quant à elle, convaincre le tribunal de s'en tenir à un autre article, le 119, du code des procédures pénales qui limite le délai de la prescription à dix ans en soutenant que l'affaire a été qualifiée une première fois en criminelle et n'a été requalifiée en affaire délictuelle que plus tard, soit en 2006. Ceci dit, Nouredine Lakelak est aussi acquitté pour le chef d'accusation de surfacturation qu'a mis en évidence le CNAT concernant le chantier de Sidi Aïch. Le désormais ex-président du MOB est appelé à comparaître cependant dans une autre affaire pour laquelle il a fait l'objet de mandat de dépôt qui a pris fin avant-hier, après 50 jours de détention, lorsque la chambre d'accusation près le tribunal de Béjaïa, saisie en appel, a prononcé sa mise en liberté provisoire. La justice vient de statuer sur la base d'une demande de la défense de Lakelak que le magistrat instructeur du tribunal de Kherrata avait rejetée une première fois. L'affaire, en instruction au tribunal de Kherrata, fait suite à une plainte déposée par un membre dirigeant du MOB, un ex-responsable de la section football, pour émission de deux « chèques sans provision » d'une valeur de 18,4 millions de dinars que l'accusé réfute. Une plainte a même été déposée par la défense pour faux et usage de faux (imitation de signature) et abus de confiance. Une confrontation entre l'accusé et son accusateur est aussi prévue pour aujourd'hui.