L'absence du wali de Constantine, jeudi dernier, lors des premiers essais du téléphérique, n'est pas passée sans commentaires. L'évènement, trop médiatisé et tant attendu par la population de la ville du Vieux Rocher, présidé finalement par le P/APW et marqué par la présence d'une foule nombreuse, s'est terminé sur un goût d'inachevé. La réception du projet, prévue pour le mois de janvier 2008, ne se fera que dans trois mois. En fait, à en juger des délais donnés il y a une année, à la précision de « l'heure suisse » par l'entreprise du métro d'Alger (EMA), maître de l'ouvrage délégué chargé de la réalisation, les spécialistes et les observateurs sont restés perplexes. Pour l'histoire, et lors d'un premier contact avec la presse, les responsables du projet ont fixé la date du 23/01/2007 pour le lancement des travaux de génie civil, confiés à la société algérienne des ponts et des travaux autoroutiers (SAPTA), étape qui a succédé aux sondages du sol et qui devait être achevée le 06/08/2007, selon le même planning. La phase du montage des équipements devait être entamée le 12/06/2007 pour être clôturée le 12/11/2007, alors que les premiers essais étaient prévus le 13/11/2007. La date de la mise en exploitation, fixée au 27/12/2007, sera ainsi largement dépassée, puisque la fameuse opération, orchestrée jeudi dernier à la station motrice du terrain Tennoudji, à la cité Emir Abdelkader, s'est limitée finalement à l'essai mécanique de quelques cabines seulement sur la ligne entre Tennoudji et la rue Tatache Belkacem. Outre la station motrice, qui est toujours à l'état de chantier, beaucoup reste à faire pour l'aménagement de la station du CHU et celle de la rue Tatache Belkacem. Le chef du projet de l'EMA ne manquera pas de rappeler les difficultés rencontrées durant les travaux. Il citera, entre autres, les inondations dues aux fuites par les anciennes canalisations, dont certaines, non identifiées au préalable, sont encore en exploitation, alors que l'EMA a eu à gérer les imprévus des caves souterraines à la rue Tatache Belkacem, où des travaux de confortement ont été réalisés pour éviter l'effondrement des bâtisses environnantes. Le plus important dans ce projet reste la haute technicité et la qualité des travaux réalisés par des entreprises algériennes, notamment lors de l'implantation des pylônes sur des pieux ancrés dans la roche à une profondeur de 3,5m. Pour rappel, le projet du téléphérique, qui sera réceptionné, clés en mains, pour un montant de 1,1 milliard de dinars, permettra d'assurer le transport de 25 000 passagers par jour, grâce à 33 cabines, d'une capacité de 15 places chacune, capables de traverser 1 516 m, à une altitude de 707 m, entre la station Tennoudji, à la rue Tatache, en une dizaine de minutes. Selon les représentant de l'EMA, ces cabines auront la possibilité d'évacuer des blessés ou des malades vers le CHU grâce à un aménagement prévu à cet effet.