C'est un lourd dossier que les services du groupement de la Gendarmerie nationale de la wilaya de Constantine traitent depuis le mois de février dernier. Constantine. De notre bureau L'affaire a débuté avec un contrôle routinier où les mêmes services ont saisi chez un pharmacien à Sidi Mabrouk, dans la banlieue nord de la ville, un lot de comprimés de type Rivotril, d'origine inconnue. L'enquête, lancée en collaboration avec les services du Laboratoire pharmaceutique algérien (LPA), dans la zone Palma de Constantine, pour l'identification des lots distribués, a révélé que pas moins de 521 365 boîtes de Rivotril, soit plus de 20 millions de comprimés à effet hallucinogène, ont été commercialisées d'une manière illégale, ainsi que 1720 flacons du même produit. La valeur totale de la marchandise détournée est estimée à plus de 200 millions de dinars. Après plusieurs mois d'investigations sur tous les lots distribués par LPA, huit mis en cause dont deux femmes ont été arrêtés et présentés mardi dernier devant le procureur général près le tribunal de Constantine. Il s'agit de trois gérants d'entreprises pharmaceutiques, deux pharmaciens installés à Constantine, deux employées et un commerçant. La bande est poursuivie pour organisation, gestion et financement de ventes illicites de produits à effet hallucinogène, avec falsification de factures, de documents et de sceaux officiels de l'Etat. Le juge d'instruction chargé de l'affaire a ordonné la mise sous mandat de dépôt de quatre accusés, la mise sous contrôle judiciaire pour deux autres et la liberté provisoire pour le reste, alors que trois parmi les complices identifiés sont encore recherchés par les services de la gendarmerie. Les premières conclusions de l'enquête, toujours en cours, ont révélé l'existence d'un vaste réseau de trafic de stupéfiants dans lequel se trouvent impliqués des grossistes, des pharmaciens et des commerçants exerçant dans les wilayas de Constantine, Oum El Bouaghi, Sétif, Tébessa et Béjaïa. Jusqu'à présent, 585 boîtes et 230 flacons de Rivotril ont été saisis par la gendarmerie, ce qui indique que plus de 20 millions de comprimés et 1500 flacons ont déjà été écoulés sur le marché.