Le ministère de la Santé est interpellé pour protéger l'insuline contre la concurrence déloyale, à travers notamment des instructions portant sur la consommation des produits Saidal. Constantine. De notre bureau Le directeur du groupe Saidal à Constantine, Karim Samrani, a déclaré hier sur les ondes de la radio régionale de Constantine, qu'il y a des manœuvres de sabotage dans la distribution de l'insuline de Saidal. M. Samrani pointe le doigt vers des importateurs et des agences de vente implantées dans ladite wilaya, qui empêchent l'approvisionnement des pharmacies en insuline. Ceux-ci visent, selon l'orateur, manifestement à affaiblir ce potentiel de production nationale. Notre interlocuteur, qui assure notamment que le groupe Saidal est doté d'une politique de marketing très développée, interpelle le ministère de la Santé pour protéger ce médicament contre la concurrence déloyale à travers, notamment, des instructions portant sur la consommation des produits Saidal. L'invité du forum hebdomadaire de la radio locale a reproché par ailleurs à la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) de ne plus acheter la quantité d'insuline fixée, malgré ses prix concurrentiels, soulignant en ce sens que l'unité de vente coûte uniquement 230 DA. Il tiendra à rappeler, à ce propos, que Saidal avait signé des conventions avec la PCH et l'Entreprise nationale de distribution de médicaments (Endimed), et l'opération de vente est en cours depuis le mois de juillet dernier. La concurrence, qui bat son plein aujourd'hui entre le produit insuline de Saidal et celui d'importation, met cette entreprise dans une situation difficile, surtout que le citoyen algérien a tendance à préférer tout ce qui est « non algérien » et boude le produit local. L'invité précise, dans ce cadre, que l'insuline Saidal a la même qualité que celle du produit importé. Une telle situation pourrait amener Saidal à exporter son produit vers des pays qui ont déjà montré un intérêt particulier pour l'insuline fabriquée en Algérie. A ce sujet, M. Samrani annonce que l'entreprise avait déjà exporté près de 6000 unités d'insuline vers le Nigeria, et près de 6000 autres au Yémen. Il assurera que d'autres pays, comme le Maroc, s'intéressent à l'insuline locale, en précisant que les démarches et formalités nécessaires à l'opération d'exportation sont en cours. Interrogé sur le taux de couverture, le directeur de Saidal parle de 10%. Un taux insignifiant certes, poursuivra ce dernier, mais « il nous faut quand même au moins trois années, depuis son inauguration en 2006, pour pouvoir évaluer la production de l'entreprise en matière d'insuline ». Dans ce même cadre, M. Samrani annonce que Saidal a atteint, en 2007, un chiffre d'affaires de 7,8 milliards de dinars, alors que le groupement avait tablé sur 8 milliards de dinars.