Bonne nouvelle pour les diabétiques algériens, le groupe pharmaceutique national Saidal produira de l'insuline sous forme de stylo jetable. La nouvelle devra réjouir beaucoup de malades, puisqu'en plus de sa qualité alignée sur la dernière génération, le produit sera commercialisé 40% moins cher que les produits se trouvant actuellement sur le marché. L'information a été livrée hier à l'occasion des portes ouvertes sur Saidal organisées à l'usine de Constantine. L'usine ultramoderne, inaugurée en avril 2006, produit déjà de l'insuline en flacon avec des capacités installées de 5 millions d'unités (UV). L'extension de l'usine permettra au groupe de mettre sur le marché national cette nouvelle forme beaucoup plus pratique pour les malades à partir de mars 2009. Cet investissement de 800 MDA permettra à Saidal de fournir 2,5 millions de boîtes de 5 stylos de 3 ml pour ses trois formes : le Comb, le Basal et le Rapid. Avec ces deux grandes réalisations, Saidal réussit le transfert de la technologie et du savoir-faire et contribue à la réduction de la facture d'importation de médicaments en assurant l'indépendance du marché national en cas de rupture d'approvisionnement par les laboratoires étrangers. Le point de presse animé dans la matinée par Karim Aït Kaci, responsable de la communication du groupe, a permis aux journalistes de s'enquérir de l'état de santé actuel de Saidal dans les conditions d'un marché marqué par une concurrence féroce et souvent déloyale. En rassurant sur cette situation, les responsables rencontrés n'ont pas caché, cependant, leur désappointement sur les coups bas et « les bâtons dans les roues », mis par un système dont les rouages agissent en favorisant certains producteurs au détriment d'autres. En effet, qu'est-ce qui empêche le groupe d'optimiser les capacités de production de l'insuline, limitée actuellement à 2,7 millions d'UV, si ce n'est les difficultés rencontrées lors de la phase de commercialisation ? Pourquoi la PCH, l'organisme public unique, habilité à approvisionner les hôpitaux en médicaments, limite-t-elle ses commandes auprès de Saidal, malgré les prix largement concurrentiels pratiqués par le groupe ? Ceci, sachant que le problème se pose pour l'ensemble des médicaments fabriqués par Saidal, qui produit tous les génériques importés et les propose à la vente 30% moins chers ! Saidal est en train de tester des projets d'exportation d'Insudal, (l'insuline produite depuis deux ans par l'usine de Constantine), vers le Yémen, l'Egypte et le Nigeria, alors que la PCH n'en achète que le 1/10e de ce qu'elle achète auprès de laboratoires étrangers, apprend-on encore auprès du responsable de la communication. Le marché du médicament en Algérie, structuré par un enjeu économique de grande taille, continue à profiter à des lobbies dénués de toute morale, au détriment de l'outil national, à l'image de Saidal, dont l'usine de Constantine a été victime, rappelons-le, d'un acte de sabotage à la veille de son inauguration.