L'année 2008 sera-t-elle celle de la reprise du programme d'éradication des bidonvilles ? Une opération gelée depuis mars 2007, période durant laquelle les autorités ont procédé à l'évacuation de 440 familles des ex-bidonvilles de Kaïdi Abdellah et Amirouche, situés en contrebas du quartier de Aouinet El Foul. C'est d'ailleurs ce qu'a laissé entendre le wali de Constantine, lors d'une récente rencontre avec la presse. Interrogé sur une éventuelle reprise des opérations d'éradication des principaux bidonvilles de Constantine, Abdelmalek Boudiaf a confirmé que la campagne devra reprendre après la finalisation du programme du président de la République pour la modernisation de la ville de Constantine (PPMMC), lancé depuis quelques mois, et qui devra connaître son pic dans les prochains jours, avec le relogement de plus de 1400 familles habitant le site de Bardo, lequel sera aménagé pour recevoir des tours haut standing. Selon le wali, un programme de 4000 logements est en cours de réalisation, avec l'ambition de le mener à partir de 2008 pour l'achever définitivement avant la fin 2009. Une voie adoptée pour mettre un terme à toutes les spéculations qui ont marqué les campagnes de « débidonvillisation » depuis le mois d'octobre 2001, date de l'éradication du sinistre quartier « New York », situé au 4e km, suivi par des opérations similaires dans les sites du Polygone, le plateau du Mansourah, ainsi que les bidonvilles de Gance, Lentini et Tennoudji, à la cité Emir Abdelkader. Pour rappel, la première décision du wali de Constantine d'attribuer un quota de logements sociaux a été prise au profit des habitants du bidonville de Fedj Errih, situé sur les hauteurs de la cité Emir Abdelkader. L'annonce du premier responsable de l'exécutif, faite au mois d'octobre 2005, ne manquera pas de susciter des inquiétudes parmi les habitants des bidonvilles de Sarkina et Djaballah, se trouvant dans le secteur urbain de Ziadia, et qui remontent aux années 1950. L'angoisse a atteint son paroxysme après les déclarations du directeur de l'urbanisme faisant état d'une redistribution des quotas destinés aux bidonvilles, selon les priorités établies par les autorités. Prévu pour le premier semestre de l'année écoulée, le programme d'éradication des bidonvilles connaîtra plusieurs reports, suite à la polémique ayant eu trait au nombre exact des bénéficiaires. Jusqu'à ce jour, la ville compte encore des dizaines de bidonvilles à Boumerzoug, les Mûriers, l'Onama, Daksi, Oued El Had et Ziadia. Les plus importants demeurent ceux de Djaballah et Fedj Errih, qui comptabilisent, à eux seuls, plus de 1600 familles.