Décidément, les campagnes de débidonvilisation de Constantine ne cesseront pas de générer à chaque fois des mécontents. A la cité de Aouinet El Foul où les autorités ont décidé d'évacuer 440 familles des bidonvilles de Kaïdi Abdallah et Amirouche, le tirage au sort, effectué en février, a fait crier de nombreux citoyens à l'injustice. Ces derniers soutiennent mordicus qu'ils ont été écartés sans raison valable. Les voies de recours exigées par l'administration n'aboutiront pas à grand-chose pour des centaines de citoyens qui ont bravé le froid et l'humiliation dans de longues files d'attente devant le siège de la direction de l'urbanisme. La normalisation de la situation ne sera pas de longue durée, puisque c'est au tour des habitants de deux autres bidonvilles de monter au créneau. A l'origine de cette contestation, se trouve la décision du wali de Constantine d'attribuer un quota de logements sociaux au profit du bidonville de Fedj Errih situé sur les hauteurs de la cité Emir Abdelkader où des citoyens continuent à vivre depuis des décennies dans des conditions précaires. L'annonce du premier responsable de l'exécutif faite depuis un mois lors d'une rencontre avec le mouvement associatif ne manquera pas de susciter des inquiétudes parmi les habitants des bidonvilles de Sarkina et Djaballah situés dans le secteur urbain de Ziadia. L'angoisse atteindra son paroxysme depuis quelques jours après les déclarations du directeur de l'urbanisme faisant état d'une redistribution des quotas destinés aux bidonvilles selon les priorités établies par les autorités. Une décision que les habitants des deux bidonvilles avouent ne pas comprendre, d'autant qu'ils ont reçu des promesses fermes en juin 2004 de la part de l'ex-wali et l'ex-chef de daïra. Les promesses semblent tarder à se concrétiser, selon les représentants des deux quartiers, qui demeurent parmi les plus oubliés vu leur situation éloignée des accès principaux du secteur de Ziadia et à l'abri des regards. « Nous ne sommes guère mieux lotis que les autres. Nous vivons dans des conditions déplorables depuis les années 1950, non loin des eaux de l'oued aux odeurs nauséabondes, alors que nous continuons de côtoyer les bêtes errantes, les rongeurs et les reptiles », avouent les habitants des bidonvilles de Sarkina et de Djaballah. Pour les concernés qui privilégient toujours les voies légales, sans grand tapage, affirmant avoir saisi à plusieurs reprises le wali et le chef de daïra, le sort de leur quota tant attendu demeure toujours inconnu. Reste à savoir si les autorités de la wilaya sauront être à l'écoute pour calmer encore une fois les citoyens au bout du désespoir.