C'est demain que s'ouvrira, au tribunal correctionnel de Chlef, le procès du député indépendant sortant, Mohamed Meddah-Arraibi, suite à une cascade de plaintes des autorités locales. Pour rappel, l'affaire avait été reportée lors de l'audience du 16 décembre dernier, afin de permettre à l'ex-élu de la nation de constituer son collectif de défense. La plupart des plaintes déposées contre lui, quinze au total, remontent à la période de son mandat. Elles émanent du wali de Chlef, de certains directeurs de l'exécutif de la wilaya, des présidents de l'APW et de l'APC, pour les mêmes motifs, à savoir « diffamation et propos calomnieux ». Le mis en cause, que nous avons rencontré à la veille de son procès, revient sur les raisons qui ont poussé le wali de Chlef et les autres responsables à le poursuivre en justice, malgré l'immunité parlementaire qui est accordée aux membres de l'APN dans l'exercice de leurs fonctions. Il tient à préciser qu'étant membre de l'APN de 2002 à 2007, il n'a fait « qu'exercer ses missions de parlementaire et que toutes ses activités, ses déclarations et correspondances adressées aux différentes autorités durant l'exercice de son mandat étaient conformes à la lecture de la Constitution et des lois de la République ». Et d'ajouter : « Je n'ai aucun problème personnel avec les responsables locaux et tous mes déboires avec ces derniers ne sont donc que la conséquence de mes déclarations sur des faits liés au développement local. Pourtant, je n'ai fait qu'émettre un avis divergent, pensant que cela allait contribuer à améliorer l'état des choses dans notre wilaya. » Rappelons que les remarques et interventions faites par l'ex-député concernaient notamment la gestion et le choix de certains projets publics, la passation des marchés publics, les attributions de logements sociaux et la carence de certains responsables locaux. Un document de plusieurs pages sanctionnant toutes les démarches effectuées dans ce sens a d'ailleurs été édité et distribué au public par l'ancien membre de l'APN à la fin de son mandat. Il voulait instaurer une tradition dans le domaine, croyant (à tort) que l'élu dans notre pays a les prérogatives de jouer pleinement son rôle et d'être au service de la collectivité et du peuple.