Que se passe-t-il à Chlef ? C'est du moins la question que beaucoup de Chélifiens et d'observateurs ont dû se poser après la condamnation à de lourdes peines du député indépendant sortant, Mohamed Meddah-Arraibi. Le verdict de l'affaire l'opposant aux autorités locales a été rendu hier par le tribunal correctionnel de Chlef.Il a été condamné à 9, 8 et 6 mois de prison ferme et à 6 mois de prison avec sursis pour les quatre plaintes déposées par le wali de Chlef. Il a, par ailleurs, bénéficié de la relaxe pour celles du P/APW, du P/APC, de l'ancien directeur de l'OPGI et des directeurs de l'hydraulique et de la jeunesse et des sports. Pour rappel, le mis en cause était poursuivi pour « diffamation, propos calomnieux et outrage à fonctionnaires », suite à une douzaine de plaintes introduites par le wali de Chlef, l'ex-P/APW, le P/APC de Chlef (réélu), l'ancien directeur de l'OPGI et certains directeurs de l'exécutif durant la période de son mandat (2003-2006). Le retrait par le wali de Chlef de ses quatre plaintes, comme l'avait annoncé son avocat au début de l'audience, n'a finalement servi à rien, puisque l'ex-élu de la nation a été lourdement condamné. L'ex-élu que nous avons eu hier au téléphone compte faire appel de ce jugement. Il ne cache pas son étonnement devant la « sévérité du verdict ». « Je n'ai rien fait de grave, ni volé les deniers de l'Etat, j'ai juste dénoncé des problèmes quotidiens soulevés par des citoyens à travers la wilaya », a-t-il déclaré. Pour lui, « la Constitution a été gravement piétinée par les autorités locales, car celle-ci accorde l'immunité parlementaire aux députés et les protège dans l'exercice de leurs fonctions. Sinon à quoi ça sert d'être député ? Ce n'est ni plus ni moins qu'un acharnement en règle contre un élu de la nation qui a voulu jouer pleinement son rôle au profit de la collectivité locale et de sa population ». Il nous apprend qu'il a été condamné par défaut à 6 mois de prison avec sursis dans une autre action intentée par le wali de Chlef pour « des inscriptions sur les murs contre des responsables ». « Je n'ai jamais reçu de citation à comparaître pour cette affaire qui a été jugée par le tribunal de Boukadir, le 16 février », précise-t-il.