Sept villages de la commune de Bouhamza sont sans eau potable depuis un peu plus d'une semaine alors que, paradoxalement, les millions de mètres cubes d'eau du barrage de Tichy Haf dorment à leurs pieds. Les dernières crues et la montée des eaux du barrage qui s'en est suivie ont eu des conséquences fâcheuses sur la vie des habitants de la commune en entraînant, coup sur coup, l'inondation puis la fermeture du CW35 qui mène vers les villages de Tansaout et Tachouaft ainsi que la commune de Beni Maouche puis l'inondation du principal forage qui alimente la commune de Bouhamza. Selon Belkheyar Mohand, le P/APC, la déviation du CW35 a bien été prise en charge par l'Agence nationale des barrages (ANB), mais le retard pris par les travaux et la montée soudaine des eaux, suite aux dernières pluies, ont poussé les responsables de la commune à agir dans l'urgence en engageant une entreprise pour réaliser la déviation pour rouvrir la route à la circulation automobile. Au moment de notre arrivée sur les lieux, les niveleuses et les engins de terrassement en étaient aux dernières retouches de cette déviation longue de près de 2 km. Il en est de même pour le nouveau forage de l'AEP de Bouhamza que l'ANB a également pris en charge. Les travaux n'en sont qu'à leurs débuts. Le projet de remettre en marche l'ancien forage par une entreprise spécialisée que l'APC vient d'engager est, semble-t-il, … tombé à l'eau. C'est ce que nous avons constaté sur place. Les techniciens des établissements Mehelleb qui s'occupent de la réparation sont obligés d'utiliser un zodiac pour accéder aux armoires électriques menacées par la montée continue des eaux. Par ailleurs, les services d'hygiène de la commune viennent de constater que l'eau du forage s'est mélangée à celle du barrage. Les nombreux travaux de canalisation en aval du barrage ne permettent pas de procéder à des lâchers d'eau pour maintenir le niveau du barrage à un seuil qui permettrait des réparations à pied sec. Sur place, nous avons également constaté que le nouveau forage que les ingénieurs de l'ANB sont en train d'effectuer n'est éloigné de l'eau que de six à sept mètres. Au rythme auquel s'effectue actuellement la montée des eaux, les responsables de la commune pensent que ce forage va connaître le même sort que l'ancien. Dans quelques jours ou quelques semaines, il sera inondé étant donné que le barrage n'a pas encore atteint son remplissage maximal. En attendant, la seule solution est de faire appel, selon M. Belkheyar, le P/APC, aux camions-citernes et aux moyens de l'Etat pour distribuer de l'eau potable aux villages qui en sont privés. Ces villages, qui représentent un peu plus de 60 % de la population, sont Bouhamza-Centre, Taourirt, Takhlijth, Samaâ, El Khandaq, Iguemounen et Ifigha. Pour l'instant, les maigres moyens de l'APC ne permettent pas la prise en charge de la distribution de l'eau potable. Le P/APC attend et espère une aide rapide et efficiente des autorités du pays. Pour régler définitivement le problème de l'eau potable dans la région, ces mêmes autorités ont promis de procéder à un piquage à partir de Laâzib pour alimenter l'ensemble des communes limitrophes du barrage. Un grand château d'eau doit être ensuite réalisé sur les hauteurs de Beni Djaâd, dans la commune d'Amalou afin d'alimenter par simple gravité les trois commune de Bouhamza, Amalou et Beni Maouche. En attendant ces jours bénis, les habitants continueront d'avoir soif les pieds dans l'eau.