L'achèvement des travaux du barrage de Tichy Haf, prévu initialement pour 2002, est désormais annoncé pour la fin 2005, avec une mise en eau dès le mois de février 2006. Beaucoup d'espoir est fondé sur ce projet, principalement dans les communes connaissant des difficultés d'approvisionnement en eau. Le barrage est destiné à l'alimentation en eau potable des agglomérations situées sur le couloir allant d'Akbou à Béjaïa (environ 22 communes concernées) pour un volume de 47 millions de mètres cubes. Par ailleurs, l'infrastructure devrait permettre l'irrigation de 10 000 ha de terres situées entre les wilayas de Béjaïa et Bouira. Sur un autre plan, l'installation du réseau d'adduction à partir du barrage va démarrer vers la fin de l'année en cours, selon le directeur de l'hydraulique au niveau de la wilaya de Béjaïa. Une tâche qui sera confiée à une entreprise italienne en partenariat avec une entreprise basée à Tizi Ouzou. La réalisation de la conduite, prévue sur près de 70 km, créerait quelque 200 postes d'emploi et cela pendant trois ans, selon les projections. L'entreprise réalisatrice devrait part ailleurs investir dans une fabrique de tuyaux en béton au niveau du site du barrage, et d'après les responsables, 500 personnes y seront recrutées. Projet lancé depuis près de vingt ans Premier barrage de type « voûte », unique en Algérie, l'ouvrage est situé sur l'oued Bousselam, non loin du village Mahfouda, commune de Bouhamza, dans la daïra de Seddouk. Il contient un bassin versant d'une superficie de 3980 km2 et est programmé pour régulariser 150 millions de mètres cubes pour un apport annuel moyen de 183 millions de mètres cubes. L'énorme retard accusé dans la réalisation a suscité beaucoup d'interrogations chez les citoyens et les élus locaux. Lors d'une récente réunion tenue au niveau de la wilaya de Béjaïa, et ayant regroupé, outre les responsables de l'exécutif et les représentants de l'Assemblée populaire de wilaya, le responsable de l'Agence nationale des barrages, des représentants du ministère des ressources en eau, des détails ont été donnés sur le sujet. Ainsi, l'on apprend notamment, d'après M. Lagouni, responsable du suivi du projet, que le retrait de l'entreprise yougoslave Hydrotechnika (engagée dès 1988) pour des raisons liées à l'embargo instauré par les Nations unies sur la Serbie et le Monténégro, a imposé le transfert du projet à l'entreprise algérienne Cosider. Une entreprise qui, a-t-on rappelé, n'est pas spécialisée dans la réalisation de ce genre d'ouvrage. Le retrait du bailleur koweïtien, dans le contexte du trouble de la guerre du Golfe, a par ailleurs nécessité la sollicitation de la Banque africaine pour dégager de nouveaux financements. Autant d'élèments qui sont avancés pour justifier les retards. Enfin, l'on apprend que le barrage, dont le coût prévisionnel était de 3,75 millions de dinars, « a coûté dix fois plus le coût prévu », selon le wali de Béjaïa, M.Rachid Fatmi.