Une fuite de gaz naturel vient de provoquer une explosion réduisant en poussière les 8 appartements d'un immeuble situé en bas de l'avenue Raynal. Mostaganem. De notre bureau L'explosion a eu lieu jeudi matin, à 8h10, alors que les enfants étaient déjà partis en classe. Le souffle fut d'une telle intensité que toutes les cloisons, en brique pleine, les portes en bois ou métalliques, les meubles ainsi que le plafond du premier étage s'effondreront. Arrivés sur place dès les premiers instants, les éléments de la Protection civile parviendront à évacuer 3 blessés vers le service des urgences. Le feu qui commençait à prendre sur la façade sera rapidement circonscrit. Alors que les murs d'enceinte de cet immeuble de 80 ans sont restés parfaitement intacts, il n'en sera pas de même pour les chambres du premier et du second étages, où plus aucun mur n'aura tenu face au souffle. Dans les décombres, on trouvera pêle-mêle de la vaisselle et des ustensiles de cuisine, des couvertures et des matelas, des pans entiers de meubles, du linge et des victuailles. L'ensemble des huit familles, qui totalisent pas moins de 50 personnes, se sont retrouvées à la belle étoile. Sur la grande avenue qui descend vers le plateau de la Marine, des voisins ont dressé une immense tente de 15 m, dans laquelle les sans-abri auront passé leur première nuit, grelottant de froid. Les plus chanceux auront trouvé refuge dans un garage prêté par des voisins attentionnés. Les proches et les amis qui affluent pour prendre des nouvelles sont effarés par les dégâts occasionnés à l'immeuble. Venus également pour apporter du réconfort, ces citoyens auront remarqué l'absence totale des autorités locales. Parmi les victimes de cette catastrophe, il y a ce fils de chahid de la famille Bouali qui réclame tout juste un peu d'attention de la part des responsables et des élus dont aucun n'a daigné se déplacer pour apporter un quelconque soutien. Le Croissant-Rouge, qui aura fait une brève apparition, aurait distribué quelques sacs de farine, comme si les familles avaient les moyens de préparer la moindre soupe. Les propriétaires de cet immeuble sont dans l'attente d'une solidarité souvent proclamée à grand renfort de déclarations péremptoires par les responsables, alors que ces démunis peinent à croiser ne serait-ce que le regard indifférent d'un responsable. Les enfants qui sont scolarisés ou en bas âge devront s'habituer au dénuement qui vient de les frapper. C'est cette soudaine précarité qui peut frapper à tout moment et sans discernement que des amis tentent d'atténuer par leur présence. Le malaise qui se lit dans leurs yeux en dit long sur la sourde douleur qu'ils doivent affronter lorsqu'ils doivent retourner chez eux et pouvoir passer la nuit bien au chaud, laissant derrière un confrère ou un ami que le sort vient de jeter dans la rue.