Il y a une semaine, une explosion de gaz naturel provoquait la destruction partielle de huit appartements situés dans un même immeuble au niveau de l'avenue Raynal. La cinquantaine de personnes qui vivaient dans cet immeuble en toute propriété s'étaient retrouvées totalement démunies et obligées de passer la nuit chez les voisins ou dans une grande tente dressée à cet effet. Après une période de flottements, les autorités interviendront pour proposer aux huit chefs de famille un recasement temporaire dans des appartements neufs. Mais cette proposition ne sera pas du goût des principaux concernés qui décideront à l'unanimité de rester sur place et d'attendre que des travaux de réparation et de remise en état de l'immeuble, consécutifs à cette explosion, soient entrepris. Un choix qui laisse perplexes les observateurs mais qui s'explique parfaitement chez les concernés qui auront préféré attendre dans la souffrance que les travaux soient entamés et leur appartements remis en l'état, plutôt que d'accepter d'être immédiatement relogés dans des immeubles récents. Cette alternative peut s'expliquer par de malheureux antécédents. En effet, le risque de se faire oublier une fois recasés aura été jugé suffisamment important pour ces habitants, qui auront préféré subir les affres de l'hiver et l'intenable situation de SDF au lieu d'aller se faire oublier dans une cité périphérique. Etant pour la plupart d'entre eux nés et ayant également grandi dans ce quartier si particulier, ces citoyens, malgré l'insondable dénuement dans lequel ils se sont laissés précipiter, auront préféré faire un choix douloureux, mais compréhensible. Maintenant que cette décision de rester sur le site aura été prise et apparemment acceptée par toutes les parties, il faudra aborder la phase la plus délicate de l'indentification de l'origine de l'explosion. Sur place, les travaux engagés par la Sonelgaz pour mettre à jour l'origine de la fuite seront déterminants quant à la source de l'explosion qui, ce jeudi matin 11 décembre, aura soufflé toutes les cloisons à l'intérieur de cet immeuble de deux étages, dont la construction remonte à plus de 80 ans. Alors que certains plafonds auront été littéralement foudroyés, il se trouve que ni les murs d'enceinte, ni la cage d'escalier n'auront subi de dégâts. D'où ce souhait des habitants de ne pas brader cet immeuble contre de minuscules F3 ou F4. Il reste également à déterminer la partie qui prendra en charge les travaux de remise en état. Car chez les sinistrés, il ne fait plus de doute que l'origine de la fuite soit située à l'extérieur du bâtiment. Une hypothèse que l'enquête technique pourra étayer ou remettre en cause. Ce qui augure d'une longue procédure qui devrait fatalement faire reculer les délais de livraison de l'immeuble. Une perspective qui ne réjouit personne parmi les familles sinistrées. A moins que la collectivité ne prenne en charge les travaux en attendant que les responsabilités de l'explosion soient déterminées avec précision par une commission d'enquête dûment habilitée. Si la volonté de bien faire est tangible, il reste à confier les travaux à une entreprise dont les moyens permettent un rapide rétablissement de la situation. Car ici, les délais seront déterminants quant à la capacité de résistance -face aux rigueurs de l'hiver- des citoyens qui sont totalement dépourvus.