Aït Iche et Agouni Bâafir sont deux villages situés sur les hauteurs de la localité de Mekla, à environ 7 km du chef-lieu de la commune. Les villageois, pour qui la vie est un combat quotidien, se plaignent du manque de moyens, de la dégradation de leurs conditions de vie. Ils ne cessent de s'enliser dans les difficultés induites par l'inexistence d'infrastructures de base. Les villages abritant près de 10 000 habitants n'ont pratiquement bénéficié d'aucun projet. En effet, ils n'ont ni foyer de jeunes, ni club sportif, ni centre de soins. En cas d'urgence, ils sont contraints de se déplacer à la polyclinique de Djemâa Saharidj ou celle de Mekla. Le chômage affecte tous les jeunes. Ils n'ont aucune occupation, aucune perspective, à part celle d'errer dans les rues, regardant le temps passer. Hormis le café, il n'existe aucun espace pouvant combler le vide auquel ils sont confrontés. Plus de la moitié d'entre eux n'ont ni attestation, ni diplôme. Ils ne savent rien faire à part raser les murs. Vu leur situation qu'ils qualifient de misérable, ils n'ont en tête qu'une seule idée : quitter le village et tenter leur chance sous d'autres cieux. Face à ce problème, le président de l'APC nous a confié que s'ils n'ont pas bénéficié auparavant d'un foyer de jeunes, c'est parce qu'il n'y avait pas de terrains disponibles pour en construire. Mais, d'après les cinq fiches techniques qu'il a récemment signées, cinq villages, dont celui de Aït Iche, bénéficieront de projets à moyen terme. Les deux villages réunis ne disposent que de deux écoles primaires et d'un seul CEM partagé avec le village de Tizi Targua. Les parents se plaignent du fait que leurs enfants n'ont pas pu bénéficier de classe de préscolaire. A tous ces problèmes s'ajoute celui du manque d'eau potable. Cela fait plusieurs années que ces deux villages en souffrent. Les habitants affirment que l'eau ne coule de leur robinet qu'une fois par semaine. Cela ne parvient pas à combler tous leurs besoins et ils n'ont d'autre choix que de s'approvisionner dans un petit ruisseau. En hiver, les villageois exploitent l'eau de pluie mais, en période de sécheresse, ils souffrent le martyre. Le président de l'APC, installé le 5 décembre dernier, a pris conscience du problème et a interpellé les services de l'hydraulique et l'ADE. Il nous a déclaré : « Je veille à ce que tous les villages soient approvisionnés en eau potable, et ce, selon sa disponibilité. Les problèmes de ces villages sont dus à une distribution approximative de l'eau par l'ADE qui manque de personnel. Les écoles de ces villages sont alimentées par l'APC à l'aide de citernes. » L'ADE rejette toute responsabilité et met en cause les services de l'hydraulique. Il faut ajouter à cela les tonnes d'ordures dont les villageois sont en partie responsables. Ces derniers jettent leurs déchets n'importe où, créant ainsi plusieurs décharges vu que les services de la voirie ne passent que deux fois par semaine.