Alors que le nouveau collège de la commune de Annaba, issu du dernier scrutin local, s'active à redorer le blason terni de celle qui fut la Coquette, des habitants de plusieurs quartiers continuent de vivre le calvaire d'un quotidien très difficile. C'est le cas de ceux parmi les plus anciens quartiers de Annaba, la rue Murat. Située au beau milieu de la ville, inondable à la moindre averse et à forte concentration en familles démunies, ce quartier regroupe l'ensemble des facteurs porteurs de différentes maladies, qui n'épargnent ni les enfants ni les adultes. Lakhdar Bouatit, ancien habitant de Bormet El Gaz, comme aiment l'appeler les Annabis, dira : « Nous menons une vie intenable. La majorité des familles se comptent par dizaines de personnes. Elles s'entassent chacune dans une pièce avec des toilettes collectives. Soumises à l'humidité des murs et confrontées à l'absence d'hygiène et de salubrité, nos familles ne font que survivre. Les autorités locales nous ont oubliés dans le programme des logements sociaux. Sommes-nous, autant que beaucoup d'autres, des sous-citoyens ? ». Dans ce quartier, les risques d'effondrement des vieilles masures sont latents avec, de surcroît, l'apparition de multitudes de maladies dermatologiques et respiratoires. A ce malheur s'ajoute le chômage, qui affecte les jeunes de cette cité populaire, d'où l'oisiveté qui mène à tous les vices.