Une famille de handicapés mentaux sans logement Avec à sa charge 3 enfants adultes, dont 2 handicapés mentaux à 100%, Heroual Menoubia, veuve et également ancienne moudjahida, est logée avec sa famille dans une masure. Agée de 72 ans, elle attend toujours une réponse favorable à sa demande de logement déposée il y a plus de 20 ans au niveau de l'OPGI. Dans une requête adressée aux autorités nationales, dont une copie à notre rédaction, Mme Menoubia écrira : « Après tant d'années d'attente et d'amertume, les services de l'OPGI de Annaba m'ont signifié une fin de non- recevoir car, prétendent-ils, je suis âgée et par conséquent, je n'ouvre pas droit à un logement social ». Et d'ajouter : « A cet âge, je n'ai aucune inquiétude sauf pour mes enfants handicapés mentaux. Qui les prendra en charge après ma mort ? Avec un risque d'effondrement de ma vétuste maison, ils seront sans domicile ». Pas d'eau à Annaba et Sidi Amar Confrontés depuis plusieurs mois déjà à des travaux tous azimuts, les habitants de Annaba font également face à une plage horaire de distribution d'eau potable de 1j/3. Même situation à Sidi Amar où le chômage et les maux sociaux ont atteint des pics jamais égalés depuis l'Indépendance, en plus de la continuelle quête du précieux liquide que l'on stocke dans des conditions d'hygiène exécrables. Pour étancher leur soif en ce début de période caniculaire, bon nombre d'habitants ont été contraints d'avoir recours à l'eau minérale, et ce en dépit de leur pauvreté. Risques à « Bormet El Gaz » Alors que la commune s'active à redorer le blason terni de celle qui fut la Coquette, des habitants de plusieurs quartiers continuent de vivre un quotidien des plus difficiles. C'est le cas de ceux d'un quartier, parmi les plus anciens de Annaba, à savoir « Bormet El Gaz ». Situé en plein centre-ville, inondable et à forte concentration humaine composée de familles démunies, ce quartier réunit tous les facteurs générateurs de maladies, n'épargnant ni les enfants ni les adultes. A ce propos, un des habitants dira : « Notre quotidien est invivable. Des familles composées de dizaines de personnes s'entassent chacune dans une pièce d'à peine 9 m2. Confrontées à l'humidité, à l'insalubrité et à l'absence d'hygiène, nos familles ne font que survivre. Les autorités locales nous ont oubliés dans le programme des logements sociaux. Sommes-nous, comme les autres, des citoyens à part entière ? » Dans ce quartier colonial, le risque d'effondrement des vielles maisonnettes est latent avec, de surcroît, l'apparition de nombreux cas de gale, heureusement pris en charge par les différentes structures sanitaires de Annaba.