Le syndrome de l'apnée du sommeil nécessite aujourd'hui selon les spécialistes un programme national de prise en charge qui sera accompagné par la création d'un laboratoire du sommeil dans les structures universitaires. Cette recommandation est, entre autres, l'une des propositions faites à l'issue du symposium international sur le syndrome du sommeil et l'assistance respiratoire à domicile organisé par la société algérienne d'asthmologie, d'allergologie et d'immunologie à l'hôtel El Aurassi. Cette rencontre qui a regroupé des experts algériens et étrangers a axé sur la gravité de cette maladie, les symptômes, les complications et les traitements existants. Les intervenants ont insisté sur la gravité de cette pathologie dont la prévalence est estimée à 4% qui peut entraîner des complications cardiaques chez le patient, tels que l'hypertension artérielle (HTA) ou l'accident vasculaire cérébral (AVC). Elle est d'autant plus grave qu'elle peut provoquer la mort subite du patient, ont-ils indiqué en précisant qu'elle est à l'origine de 30% des accidents de la circulation. Ils recommandent ainsi une prise en charge sérieuse du patient. Comme ils ont plaidé pour la mise en place d'une nomenclature des actes de soins à domicile incluant l'assistance respiratoire et les autres soins (nursing, douleur, alimentation parentérale). Cette pathologie – qui se caractérise, ont-ils expliqué, par un arrêt du flux aérien d'une durée supérieure ou égale à 10 secondes, la reprise respiratoire coïncidant habituellement avec un éveil très bref ou l'allègement du sommeil – touche principalement des patients obèses, de grands ronfleurs, ont précisé les praticiens spécialistes. Le tabac, l'alcool, les somnifères et les antidépresseurs constituent aussi des facteurs favorisants pour cette pathologie. Le syndrome de l'apnée du sommeil touche indifféremment les jeunes comme les personnes âgées et les enfants. Selon le Dr Belmadani, qui a présenté son expérience dans la prise en charge du SAS à Alger, deux tiers des malades sont des personnes obèses et 30% des malades ont souvent une maladie associée. « 30% des malades présentent des problèmes cardiovasculaires et l'hypertension artérielle HTA », a-t-il indiqué. Le Dr Belmadani a déploré le manque de structures de prise en charge de cette maladie qui nécessite un appareillage spécial. Il s'agit d'un masque respiratoire que l'on porte chaque nuit sur le nez et la bouche qui est relié à un compresseur qui envoie de l'air sous pression. Cet air crée un courant d'air au fond de la gorge et l'empêche de se fermer. Un traitement par la pression positive continue est considéré efficace à 100%. D'autres indications sont également posées telles que les appareils dentaires qui permettent de repositionner la mâchoire inférieure et la langue afin que l'air passe plus facilement. La chirurgie est aussi, selon les spécialistes, utilisée dans certains cas d'apnée sévères et sous condition d'une anatomie adaptée, pour rétablir une circulation normale dans les voies respiratoires aériennes supérieures. Ainsi, les participants à ce symposium ont plaidé pour le remboursement des actes de soins à domicile par la sécurité sociale.