Invité de la radio Chaîne I, le ministre des Travaux publics a souligné que la capitale est censée accueillir un seuil de 100 000 voitures maximum quotidiennement l La concentration des administrations à Alger explique cette densité du trafic, à quoi il faut ajouter 2000 bus qui sillonnent la capitale chaque jour, indique le ministre, et plus de 40 000 élèves prennent le chemin de l'école, dont beaucoup se font accompagner en voiture. Un million et demi de voitures transitent chaque jour par le centre d'Alger. C'est ce qu'a affirmé hier Amar Ghoul, ministre des Travaux publics, lors d'une émission de la Chaîne 1. Devant un parterre de journalistes réunis au club de la radio Aïssa Messaoudi autour du forum de l'émission « Ala El Ouadjiha », et en réponse à la question d'une consœur sur l'efficacité des trémies qui se multiplient dans la capitale, M. Ghoul arguera qu'Alger « n'a qu'une capacité de 100 000 voitures. Or, on se retrouve avec un million et demi de voitures qui passent chaque jour par le cœur d'Alger ». Une manière de suggérer qu'aucun plan ne suffit pour endiguer une telle « avalanche » de carrosseries. M. Ghoul a expliqué ce chiffre astronomique par le fait que « tous les services sont concentrés à Alger ». Il a avancé au passage le chiffre de 2000 bus qui circulent en intra-muros, « notamment pour le transport des étudiants ». L'orateur estime, en effet, que des flux considérables d'étudiants sont transportés quotidiennement dans la capitale. A cela, M. Ghoul ajoute le nombre des écoliers et la contribution des parents d'élèves au trafic : « Il y a 40 000 élèves à Alger. Imaginez le nombre de voitures que cela induit pour accompagner nombre d'entre eux à l'école », relève l'invité de la Chaîne 1. Le ministre des Travaux publics plaide pour un plan de circulation adapté, mettant à contribution tous les ministères concernés. Il a évoqué à ce propos le projet d'un dispositif qui est à l'étude entre plusieurs ministères, dont ceux du Transport et de l'Intérieur, avec le concours de la wilaya d'Alger, pour décongestionner une ville qui tend à devenir de plus en plus ingérable. Interrogé sur le degré d'avancement des trémies de Bir Mourad Raïs et de Aïn Allah, le ministre a rassuré que les travaux ont avancé à plus de 90%, et qu'une bonne partie de ces deux infrastructures sera livrée d'ici fin janvier. Revenant à cet expédient aux allures de « système D » que sont les trémies, et qui sont parfois l'objet de railleries de la part de conducteurs exaspérés qui n'y voient qu'un procédé de déplacement des bouchons, Amar Ghoul les défend mordicus en soutenant que « sans les trémies de Addis-Abeba, de la place du 1er Mai, de Chevalley, Alger serait aujourd'hui paralysée ». Pour lui, le nœud du problème, c'est de doter la capitale d'un plan de circulation intelligent et de construire des parkings en attendant l'arrivée du métro et le renforcement du transport en commun, clé de voûte de tout plan de management urbain, fluide et efficace. M. Ghoul a insisté sur l'urgence d'installer des feux tricolores comme toutes les villes modernes, et a plaidé pour l'éjection hors d'Alger du maximum de pôles administratifs et universitaires, principaux producteurs d'embouteillages à l'en croire. Mais M. Ghoul était surtout convié pour faire le point sur l'autoroute Est-Ouest. Le représentant du gouvernement s'est félicité de l'état d'avancement des travaux et s'est même réjoui de pouvoir inaugurer le gros des 927 km du mégaprojet avant la date butoir de janvier 2010.