Le gouvernement semble avoir pris conscience des retards enregistrés dans le développement du rail. Le réseau rachitique hérité pour l'essentiel de la période coloniale était loin en deçà des ambitions économiques et sociales du pays. Jusqu'à il y ‘a à peine quelques années, le transport par rail représentait à peine 2% du trafic national. Le plan quinquennal 2004/2009 a donné le ton à une prise en charge sérieuse du secteur en lui réservant une enveloppe de 5 milliards de dollars. Les opérations projetées dans ce plan concernaient essentiellement le dédoublement de la voie Oran-Alger, l'électrification d'une grande partie du parcours et le renouvellement partiel du matériel par l'acquisition de locomotives neuves et d'autorails destinées à de courtes et moyennes distances. Le plan quinquennal 2010/2014 fait, encore, plus fort en consacrant aux chemins de fer la somme de 30 millions de dollars. Invité hier de la radio chaîne III, Amar Tou, ministre des Transports, dira : « Le rail va s'étendre jusqu'à Adrar, Menâa, Timimoun, Hassi Messaoud et El Oued dans le sud. La ligne ferroviaire entre Béchar et Oran, sur plus de 700 Km, sera opérationnelle à partir de la mi-juillet 2010. Plus de 700.000 tonnes de marchandises et 600.000 voyageurs seront transportés à travers cette ligne ». Le ton est donc donné et un programme ambitieux se dessine. Selon le ministre, les travaux d'électrification et de modernisation de ligne Tizi Ouzou-Thénia vont bientôt s'achever alors que la ligne Batna-Biskra-Touggourt sera ouverte à l'exploitation vers la fin de l'année. Ce ne sont là que quelques exemples d'un programme d'une grande envergure mené au pas de charge mais souffrant néanmoins de quelques retards et des perturbations dues parfois à la désaffection de quelques compagnies étrangères. Les retards dans l'achèvement des travaux sont imputables, d'après Amar Tou, aux lenteurs introduites par le règlement intérieur de la commission nationale des marchés publics. « Devant un programme d'une telle densité, l'apprentissage se fait à tous les niveaux. Il faut situer les responsabilité au niveau de ceux qui décident pour l'inscription des projets, ceux qui concluent les marchés et ceux qui sont chargés de l'approbation de ces marchés », a-t-il expliqué soulignant que l'amendement prochain du code de marchés publics prendra en charge tous ces aspects. Rappelant l'historique du projet du métro d'Alger, avec le lancement des premiers travaux en 1989, Amar Tou a annoncé que le chantier est presque terminé. « Il y a encore quelques retouches pour garantir le maximum de sécurité aux usagers. Nous avons assisté à des essais d'automatisme qui sont les plus compliqués. Ces essais sont lents et doivent toucher les 14 rames. C'est à la fin de ces essais qu'on arrêtera les différentes phases de mise en service », a-t-il indiqué. Un avis d'appel d'offres sera bientôt lancé pour les premières études du métro d'Oran. Quant au tramway d'Alger, il sera opérationnel dans sa première configuration, vers la fin 2010, à en croire le ministre des Transports. Un e rallonge sera opérée et portera sa longueur à 40 km en 2015.