Quelle que soit la couleur politique du nouveau président de l'APC, il ne fait aucun doute qu'il aura du pain sur la planche, tant le retard enregistré dans le développement de cette commune, depuis plus d'une décennie est considérable. L'absence de réalisations d'ouvrages socioculturels vous saute aux yeux dès que vous pénétrez le territoire de la commune : point de centre culturel, encore moins de bibliothèques, ni de maternités, ni de centre de santé, ni de complexes omnisports, et la liste est longue... les habitants de Aïn Naâdja devront encore patienter. En revanche, ce qui attire votre attention, ce sont les innombrables constructions de villas à 3 étages, avec des locaux au rez-de-chaussée destinés au commerce, partout dans la commune, et la présence quasi permanente des poids lourds qui approvisionnent ces commerces. Leurs incessants va-et-vient ont fini par altérer l'état des routes sans oublier les nuisances dues à leurs passages (pollution, bruits, accidents, etc.). On a l'impression que toute la commune va devenir un commerce de gros. A ce train, le peu qui reste des réserves foncières, dilapidées en grande partie ces dernières années, va totalement disparaître pour des constructions individuelles et il ne restera strictement rien pour des projets d'utilité publique si des mesures salutaires ne sont pas prises afin de les destiner au développement économique et au logement social, éventuellement. En effet, les scandales liés au détournement du foncier qui ont éclaté ces dernières années, et qui ont porté préjudice à l'Etat, n'ont toujours pas connu leur épilogue au niveau de la justice. Importante par sa surface et dense par sa population, la commune de Gué de Constantine, très mal gérée depuis plus d'une décennie, a souffert jusqu'ici du laisser-aller, de la multiplication de bidonvilles (foyers de maladies MTH et terreau de la délinquance), de désinvestissement, du chômage qui touche une très grande partie de la jeunesse, et le tableau n'est pas exhaustif de la marginalisation dont est victime cette commune. D'abord, par ses représentants qui brillent par leur absence sur le terrain et incapables de prendre en charge les préoccupations de leurs concitoyens, auxquels on répond par un mépris en refusant de les recevoir et ensuite, par les pouvoirs publics qui ont réduit les prérogatives des APC qui se trouvent, souvent, démunies pour faire face à ces mêmes préoccupations. Cette incapacité se ressent dans le quotidien des habitants et nous citerons quelques exemples, notamment : l'absence de ralentisseurs dans les grandes artères expose nos enfants à de multiples dangers surtout quand ils traversent les rues pour aller à l'école. En effet, les cas d'accidents corporels sont légion, mais il y a un cas particulièrement émouvant qui mérite d'être cité, c'est celui d'une fillette de 10 ans qui, au sortir de l'école, fut fauchée par un automobiliste qui roulait à toute vitesse et qui a pris la fuite. La fillette a miraculeusement échappé à la mort. Non seulement, la malheureuse a interrompu sa scolarité à ce jour, mais elle a subi plusieurs interventions chirurgicales qui l'ont clouée au lit, depuis. C'était il y a une année et la presse avait rapporté l'information. (El Watan du 13 mars 2007). Elle se ressent également au niveau du marché à ciel ouvert de la cité Hayet dont les marchands de fruits et légumes ont squatté 5 mètres de la rue, de part et d'autre, sans parler des trottoirs, rendant impossible la circulation automobile, dans les 2 sens. De toute évidence, l'absence des autorités locales a créé l'anarchie dans ces lieux, nonobstant l'hygiène qui, souvent, fait défaut. Une simple tournée à ce marché et vous serez atterrés par le constat qui va s'offrir à vos yeux. On ne se croirait pas à Alger. Les décharges pour les ordures ménagères dans les cités posent un sérieux problème de santé publique et, notamment au niveau de la cité 1306 Logts située face au stade où des décharges à ciel ouvert sont exposées, offrant, malheureusement, un spectacle de désolation et constituent un terrain de prédilection pour les rongeurs et les chiens errants qui envahissent, la nuit tombée, la cité, avec tous ce que cela entraîne comme risques de maladies véhiculées par ces animaux et représentant un danger réel pour la santé de l'homme. Les bennes à ordures peuvent représenter une solution dans l'immédiat et permettre d'effacer, un tant soit peu, l'image d'une cité au décor hideux. La dernière opération qui a vu la neutralisation des chiens errants remonte à plus de 5 ans, n'est-il pas temps de renouveler l'opération ? Derrière le siège de l'APC et ayant un mur mitoyen, des bidonvilles sont dressés. Incroyable mais vrai. Mais qui a autorisé ces constructions illicites qui remontent, semble-t-il, au mandat précédent ? Et de surcroît, à l'intérieur de l'APC. Les nouveaux élus seraient bien inspirés de se pencher sérieusement à trouver une solution à cet épineux héritage et de faire en sorte que l'autorité de l'Etat, incarnée par les symboles et institutions de la République, soit respectée. La reconstruction de l'école primaire Moufdi Zakaria démolie après le séisme du 21 mai 2003 et dont les travaux n'ont pas encore débuté à ce jour, et ce malgré la promesse de la wilaya déléguée de Bir Mourad Raïs de reconstruire en 2007 cette école. Beaucoup d'encre, en effet, a coulé à propos de l'assiette du terrain convoitée par les « requins » qui gravitent autour de l'APC. Celle-ci aurait, semble-t-il, lancé des appels d'offres dans certains quotidiens nationaux... Y a-t-il une « pénurie » d'entreprises de construction dans la wilaya d'Alger, au point de laisser les choses en l'état, ou bien, a-t-on voulu délibérément enterrer ce projet ? L'avenir nous le dira. Les troupeaux de moutons qui circulent d'un coin à un autre de la commune tous les jours et toute l'année, avec tout ce que cela engendre comme désagréments sur leur passage, donne l'impression qu'on est pas dans une commune de la capitale mais dans un village rural. Le laxisme des autorités a, évidemment, encouragé cette activité. N'y a-t-il pas une loi interdisant l'élevage de bestiaux dans les grandes villes ? La reprise de la campagne de dératisation devient une impérieuse nécessité après une longue léthargie, compte tenu de la prolifération de l'espèce qui, comme chacun doit le savoir, véhicule un virus hautement pathogène pour ce qui concerne les rats d'égouts, constituant réellement une source de préoccupation, quand on sait qu'ils partagent avec nous la même demeure, c'est-à-dire les caves des immeubles inondées d'eau à longueur d'année. Le peu d'intérêts accordé par les élus aux manifestations sportives est révoltant. Les tournois de football interquartiers, habituellement organisés, qui ont suscité jusque-là un engouement certain auprès des jeunes, ont cessé depuis des années, et c'est pareil pour les tournois de pétanque. D'ailleurs, à ce propos, il n'est pas vain d'affirmer qu'il n'existe aucun boulodrome dans la commune, et cela est également à mettre sur le compte et/ou le décompte des anciens élus, c'est à se demander ce qu'ils ont réellement fait durant 5 longues années par mandat !!! Indubitablement, le manque d'imagination dont ont fait preuve les élus sortants envers leurs concitoyens n'a d'égal que le mépris affiché en direction de cette jeunesse qui ne demande, en fait, qu'à s'épanouir, pour peu qu'on pense à elle de temps en temps. L'état du terrain de football à proximité du siège de l'APC est déplorable, notamment après qu'il ait connu des glissements et est devenu, par conséquent, impraticable. Cette situation a duré plusieurs mois, et ce, dans une totale indifférence des responsables locaux, jusqu'à ces derniers jours où les nouveaux élus ont engagé les travaux nécessaires qu'il y a lieu, à notre sens, de compléter par un éclairage des lieux et de la mise en place de canalisations pour l'évacuation des eaux stagnantes, responsables de l'affaissement du terrain. L'état des routes, dans certains endroits de la commune, mérite une attention de la part des élus quant à leur prise en charge. Exemple, la route des grossistes ou celle de la casse en pièces de rechange ou bien celle derrière le siège de l'APC qui est dans un état affligeant et celle, un peu plus loin face à l'AADL, où les travaux sont à l'arrêt. Ce malheureux constat qui, en réalité n'aurait dû jamais exister, tant il relève des missions naturelles de l'APC, nous renseigne, malheureusement, sur l'état de déliquescence dans lequel fut plongée cette mairie où le fossé entre les administrés et les élus ne s'est jamais autant creusé comme ces dernières années. Pour terminer, en attendant de retrouver la confiance en nos élus, que les citoyens de la commune ont perdue depuis longtemps, la prise en charge, dans les meilleurs délais, de ces quelques points évoqués plus haut, devraient traduire une volonté sincère des nouveaux élus d'être à l'écoute des préoccupations de leurs concitoyens, et de leur souhaiter une pleine réussite et beaucoup de courage dans leur noble mission, au service de l'intérêt général.