Un mouvement de panique bien justifié s'est emparé, dans la nuit de lundi à mardi, de toute la population habitant le plateau de Aïn El Bey, sur les hauteurs de Constantine. Et pour cause, une forte explosion a été entendue à des kilomètres à la ronde un peu avant 21h, faisant croire à un attentat terroriste. Cette explosion inhabituelle a eu lieu dans l'une des carrières situées sur la route entre la nouvelle ville Ali Mendjeli et la ville de Aïn Smara, indique un communiqué émanant des services de la Protection civile. Les mêmes services ont dû mobiliser des moyens importants pour intervenir auprès de la population, notamment les résidents des trois cités universitaires de Ali Mendjeli, afin de calmer les esprits et assister les personnes qui ont subi un choc. Par ailleurs, les résidents des cités universitaires de Zouaghi et de Mentouri, pris de panique, ont quitté leurs chambres et investi la route reliant le centre-ville de Constantine au plateau Aïn El Bey suite aux coupures d'électricité survenues presque simultanément avec les explosions, croyant à une attaque terroriste. Les brigades de la Gendarmerie nationale, intervenues sur place, ont eu du mal à convaincre les étudiants de regagner leurs cités. Par ailleurs, la population de la commune de Didouche Mourad, située au nord de Constantine, a vécu elle aussi les mêmes aléas dus à des opérations similaires qui se sont poursuivies jusqu'à une heure tardive. Psychologiquement conditionnés par les événements d'ordre sécuritaire qui ont émaillé dernièrement la chronique constantinoise, les citoyens ont cru qu'il s'agissait d'explosions de bombes. La panique a été d'autant plus ressentie qu'il n'y avait pas moyen de s'enquérir de la réalité des choses en étant au beau milieu de la nuit. Les bribes d'informations que l'on a réussi à récolter et qui semblent, après recoupements, plausibles font état de la dynamite utilisée dans les carrières à calcaire pour la fabrication du ciment et dérivés. Nos sources nous ont assurés, effectivement, que la dynamite distribuée par les forces de sécurité aux usagers, privés ou publics, doit être utilisée à l'heure même où elle est délivrée pour éviter qu'elle soit détournée ou volée par des éléments suspects. Cela dit et malgré cet éclairage, l'énigme demeure entière quant aux raisons qui sont censées expliquer l'exécution de telles tâches durant la nuit, sachant que le dynamitage dans les carrières est soumis depuis plus de dix années à des mesures strictes, entre autres l'interdiction des opérations nocturnes. La direction de l'industrie et des mines s'est d'ailleurs étonnée de cette curieuse initiative qui a provoqué plus de peur que de mal, en promettant l'ouverture d'une enquête. Ahmed Boudraâ, Nouri N.