La froideur des relations d'ordre politique entre les deux pays n'a pas déteint sur les échanges commerciaux. Le ministre français de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, M.Thierry Breton, effectuera une visite de travail à Alger à partir du 22 juillet prochain dont la durée n'a pas été annoncée , a indiqué, hier, le ministre des Finances, M.Mourad Medelci, à l'issue de l'entretien qu'il a eu avec la ministre déléguée française au Commerce extérieur, Mme Christine Lagarde présente à Alger à l'occasion de l'ouverture de la 39e Foire internationale d'Alger. Il s'agit de sa seconde visite après celle effectuée il y a huit mois. Cette grande manifestation économique a connu cette annéefaut-il le rappeler, une présence massive d'entreprises françaises. En effet, le pavillon français, co-organisé par la Chambre française de commerce et d'industrie (Cfcia) et par la Chambre de commerce et d'industrie de Paris (Ccip) qui a reçu la visite du président Bouteflika, enregistre cette année la présence de pas moins de 400 exposants représentant 21 régions françaises soit près du tiers de l'ensemble des exposants. Des statistiques qui en disent long sur l'intérêt grandissant qu'accordent les investisseurs de France au marché algérien et du «dynamisme» qui caractérise les relations économiques entre les deux pays. La visite de M.Breton intervient moins d'un mois après celle effectuée par M.Medelci à Paris où il avait rencontré le 11 mai dernier, son homologue français. Cette rencontre avait permis aux deux parties de signer l'accord bilatéral de remboursement anticipé d'une dette de 1,3 milliard d'euros, faisant suite à un accord multilatéral conclu avec le Club de Paris pour le remboursement anticipé de la dette algérienne, estimée à près de 8 milliards de dollars. Les deux ministres avaient alors profité de leur rencontre pour faire le point sur les relations économiques bilatérales et une projection sur la progression des échanges commerciaux et des investissements dans le futur immédiat pour soutenir la relance du secteur économique en Algérie dans un cadre de «partenariat stratégique» entre les deux pays. Ce ballet diplomatique entre les deux capitales dénote la volonté des deux parties à intensifier les échanges économiques dans un cadre de partenariat qui soit détaché des conjonctures politiques parfois difficiles que connaissent les relations entre les deux pays, et qui sont derrière le report de la signature du traité d'amitié que le président Bouteflika subordonne à la reconnaissance, de la part de l'Etat français, des exactions commises en Algérie durant la période coloniale, particulièrement ce qu'il a appelé le génocide culturel et identitaire.