Au départ, les premières préoccupations de la commune d'Essebt concernaient la gestion de cette dernière qui, deux années durant, était bloquée et gérée par des administrateurs, lesquels colmataient les brèches par des travaux de bricolage, qui n'avaient fait que reporter indéfiniment les problèmes des citoyens. Aujourd'hui, un nouveau maire est installé à la tête de l'APC avec, à la clé, plusieurs projets en cours de réalisation, tels une crèche pour enfants, une bibliothèque communale, un stade, etc. Seulement voilà, ce qui intéresse vraiment les habitants de la commune d'Essebt, c'est de sortir des « gourbis » dans lesquels ils habitent depuis plusieurs années, pour enfin bénéficier des logements ruraux, qui n'ont toujours pas été distribués, malgré la finalisation, en 2005, de la liste des bénéficiaires. « Nous espérons régler ce problème dans les plus brefs délais, puisque ce retard est dû aux nombreux problèmes qu'avaient connus la commune par le passé, et le refus des autorités locales de prendre la responsabilité d'afficher la liste », explique le nouveau P/APC d'Essebt. Et d'ajouter : « La propagation des gourbis dans la commune a réellement pris une grande ampleur, puisque nous avons actuellement recensé près de 500 familles occupant des favelas. Malheureusement, leur relogement est quasiment impossible, faute de superficies disponibles. La seule solution consiste donc à démolir ces habitations précaires et construire sur place ». Là encore, un autre problème est venu compliquer la situation et allonger la liste des malheurs de cette commune, longtemps marginalisée. « Aucun entrepreneur ne veut investir ici, car les routes sont impraticables, les frais de transport leur reviennent cher, ils préfèrent donc se diriger vers les communes limitrophes, qui leur offrent le même budget, en plus des meilleures conditions de travail », précisera le maire. En effet, l'unique chemin emprunté par les riverains, et qui mène vers la commune passant par Azzaba, est dans un état désastreux, alors que le projet de réalisation et d'aménagement de la RN6, enregistré et budgété en 2006, est resté en suspens. En attendant que ces programmes voient enfin le jour et que le problème des logements ruraux soit réglé, les citoyens doivent se contenter des quelques projets prévus, tels la rénovation du réseau d'assainissement du vieux quartier, situé au niveau inférieur de la commune, et celle du réseau d'AEP, alimenté à partir du barrage Zit Emba, et qui sera opérationnel au mois d'avril prochain. De quoi étancher la soif des Sebtis, à défaut d'un toit sur la tête et de routes goudronnées.