L'année universitaire promet désormais d'être agitée à Sidi Bel Abbès. Le syndicat des enseignants du supérieur (CNES) a brandi, hier, la menace de recourir à la grève dont la date sera arrêtée par les membres de l'assemblée générale, le 28 janvier prochain. « Tous les moyens légaux seront utilisés, la grève n'est pas écartée ainsi que le blocage des examens dès le premier semestre », annonce, dans un communiqué, le bureau de la section syndicale CNES, qui s'est réuni mardi. Cette éventualité est motivée, selon ce syndicat, par « la situation de blocage jamais observée auparavant » au niveau de l'université. Pour le CNES, l'« opacité » qui entoure la gestion des oeuvres sociales de l'université et les « dépassements » caractérisant la gestion des facultés font que la pédagogie et l'enseignement sont devenus des sujets « secondaires » à l'université. « Les deniers de l'Etat ne sont plus à l'abri de la mauvaise gestion ainsi que des abus et appétits de responsables peu soucieux de l'utilisation rationnelle de ces deniers », dénonce le CNES qui s'interroge sur le refus des responsables de l'université d'organiser l'élection d'une nouvelle commission des oeuvres sociales des enseignants. Après le gel de l'activité des œuvres sociales en 2006, une commission d'enquête avait été mise sur pied par l'administration. Sonnette d'alarme Une commission qui, fait observer le CNES, n'a toujours pas rendu ses conclusions. « Les enseignants sont en droit maintenant de se poser des questions sur l'utilisation des fonds de ces œuvres ». Sur le plan pédagogique, le communiqué du CNES tire carrément la sonnette d'alarme. Le déficit en enseignants universitaires de rang magistral est à cet égard édifiant. « Comment imaginer des travaux dirigés (TD) en sciences et techniques pour des groupes frôlant la quarantaine d'étudiants dans le système LMD ? », révèle le CNES. Une situation qui ne cesse de s'aggraver en raison notamment du gel du conseil scientifique de l'université, explique-t-il. « Après ce gel, les conseils scientifiques de facultés et les comités scientifiques de départements ont été complètement ignorés dans la détermination des besoins en enseignants des divers départements ainsi que leur avis sur les profils des enseignants à recruter », ajoute-t-il. Hier, toutes nos tentatives de joindre le recteur de l'université, pour de plus amples informations au sujet de cette grogne des enseignants, sont demeurées vaines.