Dès l'ouverture, et jusqu'à la fermeture des bureaux de l'agence nationale pour l'emploi (ANEM), des attroupements de dizaines de personnes se forment pour faire le pied de grue dans l'espoir d'obtenir un travail pour quelques heures, la journée ou à la semaine. A l'intérieur de cette agence, équipée d'une table et de quelques chaises, deux jeunes filles assurent la mission d'accueillir, de renseigner ou d'orienter les demandeurs d'emploi. Les jeunes et moins jeunes, des deux sexes, n'aiment pas être vus dans les parages de cette institution. Cette dernière représente, pourtant, un tremplin incontournable, leur permettant d'accéder au monde du travail. Une des nombreuses femmes, qui poireautaient devant l'agence de Bouzered Hocine, en accord avec les autres, déclare : « Il m'importe peu de travailler sous contrat. Tout ce que je veux est faire vivre ma famille, même au jour le jour. Je suis prête à faire tout ce qu'on me demande, pour peu que ce soit honnête. J'ai toute une famille à nourrir, y compris le père ». Décrocher un contrat de travail à durée déterminée est très rare. Ce sont beaucoup plus les employeurs occasionnels, intéressés par une femme de ménage, un cuisinier ou encore un bricoleur, qui composent la majorité des employeurs. Ils se présentent, discutent le prix à la tâche, à même le trottoir, pour repartir, après, accompagné de l'ouvrier.