Des centaines de millions de dinars ont été investis de 2002 à 2007 au titre des programmes de développement de la commune de Annaba, sans compter d'importantes sommes dégagées sur les budgets annuels. Cet effort financier, investi dans le but d'améliorer les conditions de vie et la gestion des affaires publiques dans la quatrième ville du pays, n'a pas eu l'impact escompté. La ville du jujube n'offre pas encore l'image qui lui revient, à la mesure de sa vocation touristique et de pôle économique et universitaire. Les divers programmes communaux de développement (PCD), qui ont mobilisé, entre 2002 et 2007, plus de 565 MDA, n'ont pas généré des résultats probants en matière de prise en charge des insuffisances relevées dans tous les secteurs. Retenue comme ville-pilote, à la faveur de l'application d'un programme de coopération technique algéro-allemande, relatif à la gestion des déchets domestiques, Annaba souffre encore de l'absence de civisme et de l'incapacité des uns et des autres à lui donner un cachet de cité propre. En dépit des efforts de restructuration et d'organisation de la gestion des déchets domestiques, sous la conduite de la fondation allemande GTZ, la situation en matière d'hygiène et de propreté n'est guère reluisante. Des ordures jetées ça et là sont visibles, même au centre-ville et dans les poches vides de l'ancien tissu urbain, générant ainsi des risques potentiels de maladies et de détérioration du cadre de vie. Les prédateurs, les rats surtout, y trouvent leur compte et se multiplient à profusion. Aussi, la commune, qui a engagé des sommes faramineuses pour éradiquer les moustiques, faisant, depuis des années, la réputation de la cité, sont parties en l'air, et ces coléoptères, tant redoutés aussi bien par les habitants que les visiteurs, continuent de sévir même en période hivernale. Les ménages, qui ne supportent pas ces insectes, sont contraints de leur consacrer un budget pour l'achat de pastilles, seule arme pour le moment capable de les contrer ou de les neutraliser. Il faut dire que le traitement radical de ce problème, devenu récurrent, notamment en période estivale, nécessite un suivi permanent du nettoyage des caves des bâtiments et l'éradication des eaux stagnantes provenant des fuites sur les réseaux d'alimentation en eau potable et d'assainissement, et de l'absence de drainage des oueds traversant la ville. Les routes urbaines sont, pour la plupart, dans un état de délabrement, et les automobilistes, comme les piétons, sont contraints de marcher dans les trous, au lieu de les éviter, pour reprendre l'expression de l'actuel ministre des Travaux publics, Amar Ghoul. C'est le cas également des espaces verts, censés être les poumons de la ville : tous les jardins publics, qui faisaient la fierté de la cite de Abou Merouane Echarrif, n'attirent plus les gens, notamment les retraités en quête de repos et de détente. Certains de ces espaces accueillent aujourd'hui des rencontres de football entre équipes de bambins, issus des quartiers. L'éclairage public, l'entretien des établissements éducatifs et le vieux bâti, représenté par plus de 6 000 maisons, figurent encore parmi les préoccupations de la commune de Annaba. Du pain sur la planche attend l'équipe actuelle de l'APC, issue du scrutin du 29 novembre dernier.