Le monstre sacré du cinéma américain, Marlon Brando, s'est éteint hier à l'âge de 80 ans dans un hôpital de Los Angeles. La nouvelle a été annoncée par son avocat, David Seeley, qui n'a pas révélé la cause de son décès, affirmant que l'acteur “était un homme très secret”. Marlon Brando, acteur culte, laisse ainsi derrière lui une impressionnante filmographie, à laquelle il devra son image de mythe. Né à Omaha, le 3 avril 1924 (Nebraska), Marlon Brando fait ses débuts sur les planches de Broadway, à New York, puis rejoint la prestigieuse école Actor's Studio. En 1950, il joue son premier rôle au cinéma dans C'étaient des hommes, de Fred Zinnerman. Une année plus tard, il transpose le personnage de Stanley Kowalski (qu'il avait déjà interprété sur les planches), sur grand écran dans Un tramway nommé désir, sous la direction d'Elia Kazan (le réalisateur de America, America). À partir de là, l'acteur, au regard de fauve, devient la coqueluche d'Hollywood, et les succès s'enchaînent à un rythme vertigineux. Au milieu des années 60, l'acteur se retire du circuit cinématographique et réapparaît en 1972, la silhouette plus lourde, le visage quelque peu buriné, mais plus charismatique que jamais. C'est durant cette année que sort Le Parrain, suivi de Apocalypse now, deux succès planétaires signés Francis Ford Coppola. À partir des années 80, l'acteur oscarisé se fait de plus en plus rare sur les plateaux de tournage, en partie, à cause des ses déboires familiaux (le suicide de sa fille Cheyenne, le meurtre de son fils) et la cause indienne dans laquelle il s'est beaucoup investi. Marlon Brando, avec son charme hypnotique, et son jeu “instinctif”, aura tiré le meilleur de ses cadets, les Robert De Niro, Al Pacino et autres Johnny Depp. D. B./A.