Le ministre a donné instruction à tous les directeurs des établissements secondaires de remplir pleinement leur mission en inscrivant sur la liste des absents les élèves qui ne rejoindront pas dès aujourd'hui les bancs de l'école. Le ministre de l'Education nationale a décidé de sévir. Il menace de sortir la grande artillerie pour mettre de l'ordre dans sa « maison ». Une maison au cœur d'un « désordre » depuis quelques jours. Après la grève des syndicats du secteur, les lycéens leur ont emboîté le pas exigeant l'allégement des programmes et des horaires. Le premier responsable de ce département a tenté de rassurer les candidats au baccalauréat, mais ces derniers ne veulent pas de promesses verbales et exigent du palpable. Une démarche qui a apparemment déplu au ministre qui accuse une main étrangère au secteur de l'éducation d'être derrière ce mouvement de contestation. M. Benbouzid « regrette le recours à la manipulation de jeunes élèves en phase de franchir un seuil important dans leur cursus scolaire ». Dans ce sillage, l'orateur qui s'exprimait hier à Alger en marge d'une réunion de travail a révélé qu'« un groupe de jeunes dont l'identité n'a pas encore été révélée ont été arrêtés jeudi dernier au niveau de certains établissements où ils distribuaient des tracts appelant les lycéens à déserter leur établissement et occuper la rue à partir du 17 janvier ». Le document récupéré par les services de la police et dont une copie a été envoyée au ministère de l'Education nationale et aux organes de presse portait un cachet où l'on pouvait lire « République démocratique algérienne et populaire » et signé par un B. Hamza. « Nous ignorons qui est Hamza et je n'ai pas le droit d'accuser quiconque d'être derrière le débrayage des lycéens. Je n'accuse ni les syndicats ni les enseignants, mais nous sommes persuadés qu'il existe une partie qui tire les ficelles », a souligné M. Benbouzid qui s'est dit déterminé à reprendre en main la situation et à veiller à l'application de toutes ces décisions. Au-delà, le ministre a donné instruction à tous les directeurs des établissements secondaires de remplir pleinement leur mission en inscrivant, entre autres, sur la liste des absents, les élèves qui ne rejoindront pas dès aujourd'hui les bancs de l'école. « Je ne tolère aucune absence sans justification. A partir d'aujourd'hui, nous appliquerons la méthode habituelle. En cas d'absence, le directeur convoquera les parents qui doivent justifier cet état de fait et dans le cas contraire les sanctions seront lourdes », menace M. Benbouzid, tout en rappelant les engagements pris par ses soins et visant à conforter les élèves. « Les sujets du baccalauréat 2008 porteront uniquement sur les cours réellement dispensés au niveau national. La préservation de l'intérêt suprême des élèves est notre préoccupation essentielle », a précisé le ministre qui a indiqué qu'une commission nationale, composée d'inspecteurs, d'enseignants et d'un représentant des élèves de chaque wilaya, a été installée et chargée de faire, trimestriellement, le point sur l'état d'avancement des programmes. Les sujets du baccalauréat, selon l'orateur, seront confectionnés en fonction du rapport élaboré par ladite commission. Abordant la surcharge justement des programmes, le ministre a reconnu en se basant sur les expériences du passé que les programmes de manière générale sont achevés à 80%. « A aucun moment, les programmes ne sont dispensés à 100%. Ceci est valable pour cette année et je ne vois pas pourquoi il y aurait une exception pour cette session. De fait, donc, il y a compression des programmes. L'approche par compétence ne sera pas appliquée cette année, mais nous l'introduirons de manière progressive », s'est défendu M. Benbouzid, qui estime qu'il n'est pas de son intérêt de saboter les élèves et d'entraver le bon déroulement de l'examen du baccalauréat, un diplôme crédible, préuniversitaire et reconnu à l'échelle internationale. En outre, et pour mettre fin aux spéculations, le ministre a exclu l'éventualité d'une deuxième session du baccalauréat ni le recours au rachat. Cependant, le département de M. Benbouzid compte ouvrir le dossier du bac et essayer de trouver d'autres formules. « Ce chantier est en cours d'étude. Nous voulons revoir le système en entier et dans ce contexte nous avons plusieurs options que nous soumettrons au moment opportun au débat », a lancé le ministre qui affirme que les portes du dialogue sont ouvertes à l'ensemble des partenaires sociaux.