Dressant un bilan de ses activités durant l'année 2007, la division de la police judiciaire de la gendarmerie nationale fait état de 35 203 affaires traitées, tous crimes et délits confondus, qui ont abouti à l'arrestation de 46 231 personnes, soit une légère baisse de 10% par rapport au bilan de la criminalité en 2006. Les affaires liées au crime organisé enregistrent toutefois une légère hausse et arrivent en première position du tableau des crimes et délits commis durant l'année 2007, en marquant 10 724 affaires traitées, talonnées par les atteintes aux biens avec 10 049 affaires. La contrebande occupe la pole position des affaires liées au crime organisé traitées par la Gendarmerie nationale, suivie par ordre décroissant du trafic de stupéfiants, du trafic de véhicules, de l'immigration clandestine, du trafic d'armes, de la fausse monnaie puis de l'émigration irrégulière. L'évaluation des services de la gendarmerie fait état par ailleurs d'une diminution dans d'autres formes de criminalité, telles les agressions contre les personnes, les atteintes contre la famille et aux bonnes mœurs, ainsi que la délinquance économique. Le même bilan présenté hier fait relever que six wilayas du pays sont considérées comme « des zones fortement criminogènes ». Il s'agit de Tlemcen, Alger, Oran, Sétif, Tébessa et Tiaret qui continuent à être les plus touchées par la criminalité sous toutes ses formes. Le trafic de stupéfiants a connu durant l'année écoulée l'apparition inquiétante de plantations d'opium. Un constat des plus alarmants, puisque la plantation d'opium présente plus de facilité de culture que le cannabis. « Lorsqu'il est cultivé, le cannabis n'offre qu'une seule option au trafiquant, soit il est destiné à la consommation soit il est utilisé pour en extraire les graines destinées à être plantées. Par contre, l'opium offre les deux options en même temps, il est à la fois consommable et donne les graines nécessaires à sa culture, d'où le danger de ce type de stupéfiants », explique Djamel Zeghida, chef de la division de la police judiciaire de la gendarmerie nationale. A titre indicatif, durant l'année 2007, l'on a recensé 74817 plants d'opium contre zéro en 2006. Ces plants ont été découverts dans l'axe Adrar - Béchar, deux wilayas pouvant jouer le rôle de connexion avec la région du Sahel en matière de trafic de stupéfiants. « Durant la dernière décennie, nous étions des fantassins qui allaient en guerre contre le terrorisme, aujourd'hui d'autres formes de criminalité sont de plus en plus répandues, d'où la redynamisation des missions de la police judiciaire », indique le chef de la PJ qui table sur l'identification et la surveillance des circonscriptions, afin d'élaborer une carte de la criminalité dans chacune d'elles. « Nous avons mis en place des sections de sécurité et d'intervention chargées d'effectuer des opérations coup-de-poing, une sorte de détachement de la gendarmerie nationale en miniature devant veiller à la sécurisation immédiate des citoyens », précise encore le conférencier. Ceci en notant que d'ici la fin de l'année 2008, le taux de couverture de la Kabylie par les effectifs de la gendarmerie connaîtra une nette évolution.