En dépit des multiples réserves formulées par les candidats contestataires, les résultats issus du premier tour des élections pour le renouvellement des membres du conseil de l'Ordre des avocats d'Alger ont été validés hier par la commission électorale du barreau d'Alger. Selon la commission, « les élections se sont déroulées conformément aux vœux des candidats et aux résolutions qui ont été dégagées lors de la réunion conjointe du 22 janvier 2008 entre les membres de la commission et les candidats ». En ce qui concerne les observations émises au sujet de la participation des avocats stagiaires aux élections, la commission rappelle les dispositions des articles 27 et 37 de la loi 91-04 du 8 janvier 1991 régissant la profession d'avocat. Fait surprenant, la commission déclare n'avoir reçu aucune réserve écrite pendant toute la durée de l'opération de dépouillement jusqu'à la proclamation des résultats du vote. Or, dans un recours, dont nous avons une copie, signé le 24 janvier (le jour du vote), une vingtaine de candidats interpellent la commission électorale sur les « graves dépassements » constatés à l'ouverture de l'opération du vote. « Il a été constaté, notamment au niveau de l'étage réservé aux stagiaires, que celui-ci est squatté par les partisans de la liste du bâtonnier sortant (maître Sellini). Les stagiaires sont harcelés et ne peuvent s'exprimer en toute objectivité », est-il souligné dans le recours collectif. Dans le même recours, les candidats ajoutent que dans certains bureaux, les isoloirs ont été placés pour la forme, car ils ne sont pas utilisés. « Les électeurs remplissent leur bulletin là où ils veulent et se font assister. Le stationnement dans les lieux de vote est devenu une règle », peut-on lire dans le document des candidats qui indiquent que la circulation des confrères n'a pas été prise en compte. En outre, continuent-ils, des erreurs matérielles ont été constatées notamment au niveau du bureau n°1 où la liste des candidats en langue française recèle une très grave erreur. Les candidats déplorent également l'absence du tableau du barreau qui constitue un fichier de vote et un instrument de travail. Les candidats concluent que « ce vote est devenu une véritable cacophonie et ne peut honorer notre profession ». Un recours qui n'a pas été pris en compte, car la commission a décidé d'avaliser les résultats du premier tour, tout en maintenant la tenue du second tour à la date prévue (demain). Un ancien bâtonnier regrette le fait que dans l'ensemble des barreaux du pays, l'intervalle entre le premier et le second tour est de 15 jours, alors qu'à Alger, il est limité à une semaine. Une réunion de concertation aura lieu aujourd'hui à Alger entre l'ensemble des adversaires de maître Sellini.