Les autorités algériennes ont procédé hier à la destruction de 3030 mines antipersonnel au niveau de la base militaire de Hassi Bahbah, wilaya de Djelfa. Les autorités civiles et militaires, en présence du président de la République qui a effectué le déplacement au site en question, se sont, il faut le souligner, échiner à accompagner cette opération d'un grand coup médiatique, en témoigne la cérémonie grandiose organisée à cet effet et le nombre de journalistes présents sur les lieux. Cela, en toute évidence, s'inscrit en droite ligne de la politique d'ouverture menée par le président Bouteflika. Il est, en ce sens, bien clair que le souci majeur des autorités est de se conformer à la légalité internationale en respectant les conventions ratifiées par l'Algérie. Vêtu d'une parka militaire, le chef de l'Etat a prononcé un discours à cette ocassion. « L'Algérie, concernée par le fléau des mines antipersonnel datant de l'époque coloniale ou semées plus récemment par les groupes terroristes (...), a été partie prenante du processus de négociation et d'adoption de la convention qu'elle a signée en 1997 et ratifiée le 17 décembre 2000 », a souligné le chef de l'Etat. Selon lui, l'adhésion de l'Algérie à cette convention traduit « sa ferme volonté de se rallier à une cause juste ». « Notre pays a souffert et continue de souffrir à ce jour des ravages provoqués par les mines antipersonnel au cours de trois périodes historiques différentes », a-t-il rappelé. Le Président évoquera les mines placées pendant la Seconde Guerre mondiale, pendant la guerre de Libération et au cours de la décennie du terrorisme. Il a précisé, toutefois, que l'Algérie a lancé une campagne de déminage de ses frontières au lendemain de l'indépendance. Près de 8 millions de mines ont été éliminées et un territoire de 50 000 ha a été nettoyé. Le chef de l'Etat a lancé un appel aux pays qui n'ont pas ratifié cette convention pour y adhérer. L'opération de destruction des mines, faut-il le préciser, a été effectuée conformément à la convention d'Ottawa relative à l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel. L'opération de destruction devra se poursuivre jusqu'au 30 avril 2006. Elle touchera un total de 150 030 mines. Sur le plan technique, l'opération s'est déroulée dans un vaste champ aménagé à cet effet. La destruction des mines, l'incinération du matériel en bois et l'écrasement des parties en plastique sont les trois principales étapes de l'opération.