La communauté des 5 000 abonnés algériens au téléphone satellite Thuraya va connaître un élargissement certain dans les semaines qui viennent avec l'entrée sur le marché du français France Télécom Mobile Satellite Communications, filiale à 100% de l'opérateur historique français. L'Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) lui a attribué hier, à l'issue d'une séance publique d'ouverture de plis, une licence de téléphonie mobile par satellite (GMPCS) pour une valeur de 180 000 dollars. Cette attribution vient couronner un processus d'appel d'offres qui a été lancé officiellement le 1er septembre dernier et qui a vu quatre opérateurs manifester leur intérêt pour fournir de la téléphonie par satellite en Algérie : Thuraya, Inmarsat, KpointCom et France Télécom. Lors de la séance d'ouverture des plis qui s'est déroulée au siège de l'ARPT, seuls Thuraya et France Télécom à travers son partenaire algérien Wireless Multimedia Communication (WMC) étaient présents. Si le français a proposé une offre financière de 182 000 dollars, les ambitions de l'émirati étaient plus modestes à 75 000 dollars. L'ARPT, qui a décidé de vendre les deux licences au même prix, a invité Thuraya à aligner son offre sur celle du français. Thuraya a cinq jours ouvrables pour le faire. « Il est évident que nous allons nous aligner », nous a affirmé Abdallah Touhami, le représentant de Thuraya. Le marché de la téléphonie personnelle mobile par satellite, faut-il le rappeler, a été ouvert à la concurrence par un décret datant de janvier 2004. Jusqu'à cette date, Algérie Télécom, qui a « naturellement » une licence GMPCS, vendait pour le compte de Thuraya et Inmarsat des abonnements au service de téléphonie mobile par satellite, KpointCom étant un revendeur d'Algérie Télécom pour Thuraya. Avec cette particularité que Thuraya jumelle la téléphonie GMPCS et le GSM. Dorénavant France Télécom et Thuraya peuvent intervenir directement sur le marché en « choisissant librement leurs partenaires », affirme Abdallah Touhami. Les spécialistes des télécommunications indiquent que « par rapport aux réseaux mobiles qui utilisent des relais terrestres comme le GSM, les réseaux par satellite se positionnent davantage comme des compléments que comme des concurrents ». Les observateurs font remarquer, qu'à la différence des licences VSAT, ces licences GMPCS n'obligent pas les opérateurs à avoir des hubs installés en Algérie. La cible de ces offres de téléphonie par satellite ne se limite pas aux entreprises pétrolières activant dans le Sud. « Rappelez-vous de la coupure des liaisons téléphoniques après la rupture de la ligne Alger-Marseille ou lors des tremblements de terre, la téléphonie par satellite est une alternative à un black-out téléphonique », nous a indiqué Mehdi Talebi de WMC. A noter que France Telecom vend des services de téléphonie mobile par satellite offert fourni par Inmarsat Iridium et... Thuraya.