La visite inédite effectuée en début de semaine par le ministre de la Communication à Ouargla, à la tête d'une importante délégation de responsables des organes médiatiques étatiques, a été perçue comme un signe fort vers la mise en œuvre du droit du citoyen du Sud à l'information. Ouargla. De notre bureau Ouargla sera désormais un pôle médiatique incontournable et par ricochet, les wilayas environnantes, qui attendent depuis longtemps de lire la presse le matin à l'instar des autres villes du pays, « profiteront d'un ensemble de nouveaux projets qui œuvreront à l'accompagnement de l'effort de développement local et métamorphoseront la relation du citoyen du Sud avec les médias », dira M. Boukerzaza. Seulement, pas une seule ville du Sud ne compte une maison de la presse et la plupart des journaux, y compris publics, n'y sont pas représentés. Le point culminant de cette visite fut la conférence de presse tenue à la radio de Ouargla et diffusée sur les ondes des radios du sud-est. Le ministre y a rappelé sa détermination à consolider la fabrication de l'information au Sud, où les carences de la distribution de la presse nationale sont le principal frein à l'épanouissement de la presse écrite et son interactivité avec le citoyen. Un citoyen confronté à la radio locale comme média potentiel unique en l'absence de feed-back avec l'ENTV. C'est que la station régionale de télévision était en veilleuse jusque-là, faute de volonté de faire de la couverture médiatique de la région une priorité. Une station qui bouge depuis l'installation de son nouveau directeur avec des pouvoirs et des orientations autres que ceux de ses prédécesseurs et M. Bensabbane de soutenir que la couverture de l'actualité n'était plus son défi, mais la diffusion régionale qui versera dans l'information de proximité. Un monopole étatique sur la publicité ? M. Boukerzaza estime « que cela n'existe pas, que le marché est libre en grande partie avec le droit légitime de l'Etat d'organiser la publicité dans les entreprises étatiques ». Interrogé sur la possibilité de soutenir l'émergence de nouveaux médias dans le Sud, le ministre assurera que le soutien de la presse n'a jamais cessé, rappelant que les locaux, l'électricité et l'entretien de la maison de la presse sont pris en charge. Reste la question de la réalité locale que la future « télévision de Ouargla » est censée refléter. Et là, dans un commentaire sur la nécessité d'une touche caractéristique de ce nouveau canal, le ministre indiquera à juste titre que ce nouveau canal ne devra être ni une duplication de l'Unique ni un service subalterne. M. Boukerzaza estime qu'un esprit novateur et inventif à même de donner son cachet spécifique au nouveau média n'est possible qu'à Ouargla. Cette remarque suscitera la question d'El Watan sur l'absence du faciès local de l'écran et le refus de recruter des jeunes filles de couleur porteuses de foulard comme le veut la tradition au Sud pour passer à l'écran ? Et au ministre de répondre que rien n'empêchait l'apparition sur cet écran de jeunes filles et garçons représentatifs.