La consultation des uns et des autres devait permettre à tous de mieux s'informer sur la situation sociale, économique et culturelle de la commune afin de mieux cerner la réalité de chacun des rouages tels que l'entretien, la maintenance, la construction, l'hygiène, l'habitat précaire, la fiscalité et la parafiscalité ainsi que l'immense mécanique que représentent l'apprentissage et la formation, l'emploi, les institutions, les entreprise communales. Le premier objectif de cette demi-journée, consistant à réunir la majorité des acteurs clés de ces rouages afin d'offrir une information active aux citoyens, a été atteint. Jamais, depuis l'indépendance, pareille occasion ne s'est présentée pour les populations de Annaba, représentées par des associations, de rassembler autant de membres élus et exécutifs en un même lieu. Par cette démarche, le wali illustre sa volonté d'être de tous les combats pour la prise en charge des préoccupations des citoyens. Ce rôle d'architecte, que s'attribue le premier responsable de la wilaya pour bâtir des actions de développement et d'aménagement local, offre un début de matérialisation des attentes d'une large majorité des forces vives de la commune de Annaba. Mises au point, offensives et contre-offensives du président de l'APC, des membres de l'exécutif et du conseil communal, des organismes publics, le directeur de l'exécutif de se sont succédé. Chacun intervenait pour expliquer, soulever, questionner, interpeller, ordonner, souligner et dénoncer différents points liés à la gestion de la ville, aux problèmes et difficultés rencontrés, anomalies, dépassements, carences, défaillances, trafic d'influence et à l' abus de pouvoir et d'autorité. Cette action d'envergure répondait à un souci de l'institution de la République de mieux s'informer de la réalité du terrain au gré des contradictions et des fluctuations des déclarations, propos, vérités et contre-vérités des uns et des autres intervenants. « Le bilan tel que relaté par notre président d'APC n'est pas conforme à la réalité. Il est seul à gérer la commune, il nous méprise et ne tient pas compte de nos suggestions et avis, il fait cavalier seul, s'entoure de jeunes inexpérimentés et prend des décisions préjudiciables aux préoccupations des citoyens. Notre commune vit une situation catastrophique à tous les niveaux » dira l'intervenant membre du conseil communal, interrompu par le wali pour être invité à se limiter à l'ordre du jour. Celui-ci a aussitôt rejoint le silence des 13 autres opposants sur les 32 que compte ce conseil. L'emploi, une préoccupation majeure Pour le directeur de l'exécutif, cette réunion devrait servir de tremplin pour le traitement de toutes les questions abordées. C'est pourquoi il a appelé élus, cadres communaux et directeurs de l'exécutif de wilaya à initier une dynamique transversale de développement économique, social et culturel de la commune. « Cela veut dire imaginer d'autres solutions, initier d'autres comportements, susciter d'autres mécaniques, favoriser les initiatives locales, identifier les projets qui partent de la réalité du terrain et les soutenir sur la base de consultations ininterrompues... », avait-il précisé. La tentative d'un autre élu, membre de la majorité de la même tendance politique que le P/APC, de l'amener à s'intéresser à la question du retrait de confiance qu'ils comptent exprimer contre le maire a attisé la colère du wali : « Si quelqu'un à commis une infraction à la loi, il existe des procédures légales à appliquer et chacun assumera ses responsabilités. Il n'y a d'autres pressions que ceux qu'imposent les lois de la République. Je n'ai jamais vu une commune aussi mal gérée que Annaba avec des permis de construire accordés sans respect des règles, des cessions et locations douteuses du patrimoine communal comme cela s'est fait pour la Tabaccop... » En fait, le wali n'a fait que confirmer ce que toute la population sait déjà. Et lorsque un représentant du peuple a sollicité la « bienveillance » du commis de l'Etat, la boucle est bouclée. Le wali a révélé le scandale de la cession ou location de la Tabaccop anciennement occupée par la coopérative agricole Lalaymia aujourd'hui dissoute. C'est là une goutte dans un océan d'affaires douteuses des dernières années. Elle a fait dire à M. Bensebane : « Depuis mon arrivée à Annaba, des sirènes viennent quotidiennement chanter à mon oreille. » En fait, les « sirènes » « bien » écoutées par les anciens responsables de la wilaya, se sont rempli plein les poches. C'est ce qu'a implicitement déclaré le wali en abordant le dossier des recettes fiscales, parafiscales, les loyers et les cessions du patrimoine communal, les projets d'intérêt général réalisés et non réalisés. C'est le cas des équipements du transformateur d'électricité qui aurait dû mettre un terme à ces coupures d'électricité intempestives dans la commune chef-lieu. Acquis en devises depuis une vingtaine d'années, ces équipements sont devenus technologiquement dépassés. C'est aussi cette pêcherie de La Grenouillère réalisée clé en main depuis plusieurs décennies et qui n'a jamais servi. Des aswaks El Hattab, dont les recettes profitent à des particuliers. L'autre sujet abordé lors de cette réunion porte sur la première préoccupation de la commune : le développement de l'emploi. Le wali en a défini les domaines prioritaires avec la formation, l'aménagement du territoire, la qualité de vie et la nécessité de s'ouvrir sur le monde. Dans ce contexte, la commune souhaite jouer le rôle d'architecte dans l'élaboration des grandes orientations d'une politique locale au service du développement. En fait, a affirmé le wali, l'enjeu consiste à réconcilier la population avec son avenir. « Vous devez ouvrir vos portes à cette population et aux représentants de la société civile pour leur permettre de participer à la gestion de leur ville afin qu'ils puissent participer activement et pleinement au développement économique et social local », a souligné le wali de Annaba à la clôture de cette réunion.