En attendant la dynamique plus que nécessaire — salutaire — qui permettra de sortir le secteur de l'urbanisme et de la construction du du bourbier dans lequel il partage depuis des années, l'habitat précaire, une des priorités des responsables, inspire autant d'inquiétude par son ampleur et, surtout, par l'absence d'une volonté résolue de traduire concrètement la politique d'éradication qui le cible systématiquement. Cette politique volontariste théoriquement en est pratiquement au stade du recensement dans la wilaya de Bouira. Les chiffres officiels actuels montrent que malgré les divers programmes lancés depuis près d'une décennie, la situation en matière d'habitat précaire demeure tout aussi préoccupante. L'aide à l'autoconstruction, la participation incitative de l'Etat, impliqué fortement dans d'ambitieux programmes de réalisation (LSP), logements promotionnels, RHP, habitat rural, etc.), l'attribution, chaque année, de quotas de logements sociaux, ont à peine atténué la tension qui règne dans ce secteur clé du développement. Une telle politique, pour être menée à bien, devrait s'accompagner de plus de détermination sur le terrain et de mesures drastiques afin que les bénéficiaires de ces nombreux programmes soient pris parmi la population et non au sein de ceux qui alimentent la spéculation au niveau du marché du logement. Parce que cette politique reste quasi inefficace sur le terrain, la réalité, telle qu'elle est cernée par la cartographie des sites précaires élaborée par la direction de l'urbanisme et de la construction, s'étale sur 200 ha. En d'autres termes, ce sont 15 435 logements précaires qui ont été recensés au cours de cette opération. C'est nettement plus que ce que la wilaya a reçu comme programmes de logements entrant dans le cadre du vaste projet de réalisation de 1 million de logements initié par le président de la République et qui devait voir en principe le jour à la fin de son mandat, en 2009.