En prévision de la mise en œuvre, dès janvier 2009, du nouveau plan comptable national adopté en octobre 2007 par le Parlement, des experts comptables algériens s'attellent depuis quelque temps à vulgariser le contenu de ce nouveau plan, mais surtout à expliquer aux gens de la profession les modalités de passage de l'ancien système au nouveau. Cependant, aux dires de ces mêmes experts, « le travail de vulgarisation fait jusqu'ici par le Conseil national de la comptabilité n'est pas à même de rendre les comptables algériens prêts à l'application du nouveau plan ». Hier, lors d'un séminaire sur le nouveau système comptable et les normes IFRS, organisé conjointement à Alger par le réseau Méditerranée Afrique coalition développement, les associations Afac et Afc, des formateurs aux normes IFRS (International Financial Eporting Standards) n'ont pas manqué l'occasion d'attirer l'attention sur le retard qu'il faudrait rattraper en matière de communication et de sensibilisation pour pouvoir être au rendez-vous de la mise en application du nouveau système comptable. Selon M. Abci, consultant formateur en IFRS, « il est aujourd'hui nécessaire que les structures ayant été à l'origine de la conception du nouveau plan expliquent aux professionnels les modalités d'application de ce nouveau plan ». Pour lui, « cette importante démarche constitue un instrument essentiel pour l'accompagnement du processus de passage de l'ancien au nouveau système ». Un système qui marque une rupture avec l'ancienne pratique comptable et la rapproche à la pratique universelle « permettant la production d'informations détaillées, fiables et comparables et reflétant notamment une image transparente et plus précise de la situation financière des entreprises ». Selon M. Abci, « le nouveau système donne à la gestion de la comptabilité une nouvelle conception dominée par l'aspect économique qui intéresse les investisseurs, au lieu du juridique et fiscal qui intéresse beaucoup plus l'administration fiscale ». Le nouveau plan, faut-il noter, sera appliqué à toutes les entités qui ont une activité économique lucrative ou non lucrative. Une fois en vigueur, il permettra non seulement d'assurer « une réelle transparence des informations comptables, mais également de garantir la normalisation des procédures appliquées en la matière ». Le nouveau plan comptable prévoit notamment un passage à une procédure d'évaluation des actifs d'entreprises sur la base du principe de « leur juste valeur et non de leur valeur historique », comme c'est le cas avec l'actuel PCN. C'est la raison pour laquelle, soutiennent les experts, « un grand besoin en formation se présente aujourd'hui, surtout si l'on sait, qu'en plus des grandes entreprises nationales, il existe pas moins de 200 000 PME privées et 711 PME publiques ». D'où l'importance de prendre en charge rapidement la formation des comptables sur la base du nouveau plan national de comptabilité.