Venant de Hassi Bahbah où il a présidé la cérémonie de destruction d'un premier lot de mines antipersonnel, le chef de l'Etat, accompagné du ministre de l'Intérieur, est arrivé avant-hier en milieu d'après-midi à Biskra, pour inaugurer la 19e édition du Festival Mohamed Laïd Al Khalifa, organisé par la ville de Biskra que « L'émir des poètes algériens » a immortalisée dans plusieurs de ses poèmes, parée de l'insigne blason reine des Ziban, nom qu'elle concerva depuis. Auparavant, le chef de l'Etat a baptisé la faculté des sciences de l'université Mohammed Khider du nom du Colonel Chabani, natif de la région, condamné à mort et exécuté à Oran en 1964, du temps de Ben Bella, pour crime de lèse-président, alors qu'une année auparavant, à la tête d'une armée de 8000 jeunes soldats de la Wilaya VI historique, enrôlés pour la plupart au lendemain du 19 mars 1962, le colonel fit une incursion de 120 km dans le territoire marocain pour répondre à l'attaque de notre pays par les blindés de Hassan II. A son tour, la faculté de droit fut baptisée et portera désormais le nom de M. Kheireddine qui, avec « le pharmacien de Sétif » et deux autres personnalités, avait osé écrire, dans le début des années 1970, une lettre ouverte à Boumediène lui demandant de libéraliser l'économie algérienne de son carcan socialiste et d'instaurer la liberté d'expression et le multipartisme. Mal lui en a pris, l'entreprise privée de production d'emballage en plastique appartenant à ses proches fut nationalisée et lui-même, à l'instar de ses compagnons d'infortune, fut assigné à résidence. A Al Khalifa, « poète réunificateur » et chantre incontesté de l'arabité - qui, il faut le reconnaître, a pris ses distances avec le régime, et ce, au lendemain de l'indépendance et a vécu en soufi, consacrant le reste de sa vie à la piété et à la poésie -, un vibrant hommage fut rendu par le chef de l'Etat qui, à cette occasion, honora les proches de l'ancien ouléma, avant de repartir pour la capitale.