Six familles recasées au niveau de l'école primaire des escaliers Tamindjout, située dans le vieux quartier de Houma Karamane, dans la haute ville de Béjaïa, sont sommées, leur est-il signifié par l'APC, de « rendre les clés » illico presto si elles ne veulent pas voir « annuler » leurs décisions d'attribution de logement évolutif. Ces logements font partie d'un programme de 140 logements lancés par la DLEP et financés par le ministère de la Solidarité (l'opération s'inscrivant dans le cadre de l'éradication des bidonvilles). Implantés sur le site de Sidi Ali Lebhar, il n'est pas inutile de rappeler les déboires en matière d'assainissement et d'alimentation en eau potable, les appartements en question sont livrés sans finition intérieure. Les recasés de l'école Tamindjout assurent ne pas « s'accrocher » à ces classes qui, en plus de ne présenter aucune commodité que requiert tout logis décent, sont dans un état assez précaire. Mais renvoyant plutôt la balle aux autorités locales, ils soutiennent que de condition sociale modeste et que ne détenant aucune décision d'attribution écrite qui ouvre accès à un prêt bancaire permettant dès lors le financement d'une finition rapide, ils se trouvent contraints de mener les travaux d'aménagement au rythme qu'imposent leurs capacités financières. Et déménager dans l'état actuel d'avancement de ces travaux équivaut, disent-ils, à « retrouver la vie de bidonville qu'ils pensaient avoir laissée derrière eux ». Il faut rappeler que ces familles font partie des demandeurs de logements sociaux que la distribution de 1999 (cité Pépinière et Edimco) n'avait malheureusement pas gratifiés. Pour solution, ils sont conduits dans ces salles de l'école Tamindjout où ils se résignent à prendre leur mal en patience en attendant que soient prêts ces futurs gîtes de Sidi Ali Lebhar qui leur sont prédestinés depuis 2005 déjà.