L'Europe peut souffler. Les présidents russe et ukrainien ont pu trouver hier à Moscou un accord sur le contentieux du gaz, selon des informations rapportées par des agences de presse. Dans une déclaration faite juste après la rencontre dans une conférence de presse commune, le président russe Vladimir Poutine a indiqué : « Nous avons entendu que l'Ukraine allait honorer sa dette dans les jours qui viennent. Nous nous sommes mis d'accord sur les principes de coopération pour 2008 et pour les années à venir. Aujourd'hui ou demain, ces accords seront couchés sur le papier », ajoutant que « les propositions faites par les partenaires ukrainiens arrangent Gazprom ». Pour sa part, le président ukrainien, qui a parlé de la Russie comme d'un partenaire stratégique, a indiqué : « Nous nous sommes mis d'accord pour que l'Ukraine paye à partir de jeudi sa dette. » Le président ukrainien a aussi annoncé que le prix du gaz pour 2008 ne connaîtrait pas de changement. La rencontre des deux Présidents, qui devait être dédiée à des questions politiques, s'est en quelque sorte transformée en sommet gazier. C'est le deuxième conflit sur le gaz qui est réglé à l'amiable en l'espace de six mois. Le dernier en date avait été réglé au mois d'octobre 2007. La compagnie russe Gazprom avait menacé de réduire de 25% ses livraisons de gaz à l'Ukraine si une dette évaluée à 1,5 milliard de dollars n'était pas payée. Les 25% représentent la part du gaz extrait en Russie, tandis que les 75% représentent le gaz provenant des autres pays d'Asie centrale et qui transite par la Russie. Le premier ultimatum fixé hier à 10h avait été repoussé par Gazprom en attendant les résultats de la rencontre entre les présidents Vladimir Poutine et Victor Iouchtenko. Une rencontre qui n'avait pas donné de résultats avait déjà réuni lundi les dirigeants des compagnies russe Gazprom et ukrainienne Naftogaz. Le lendemain, soit hier, c'était au tour des présidents des deux pays d'essayer de trouver un accord dans le cadre de la réunion de la commission d'Etat russo-ukrainienne pour la coopération. Si les pays européens clients de Gazprom avaient subi en janvier 2006 les conséquences d'un pareil litige avec des perturbations dans la livraison après que la Russie ait fermé les robinets à l'Ukraine, cette fois-ci, la compagnie russe Gazprom avait déclaré que ses autres clients dont le gaz transitait par l'Ukraine ne seraient pas touchés. Environ 80% du gaz importé par les pays européens de Russie transitent par l'Ukraine. Le président ukrainien avait donné vendredi passé un délai de trois jours à son Premier ministre pour régler le différend avec Gazprom. Mais la position de Ioulia Timochenko, le Premier ministre, a encore bloqué les discussions après qu'elle ait demandé la renégociation des contrats avant le paiement de la dette dont elle conteste aussi le montant. Finalement, il a fallu que les deux présidents se rencontrent pour éviter une nouvelle crise.