Vladimir Poutine a averti l'Union européenne que les approvisionnements en gaz russe via l'Ukraine peuvent connaître des perturbations si Kiev ne s'acquitte pas de sa facture gazière. L'Europe risque d'être victime de la crise gazière entre la Russie et l'Ukraine et finir par passer l'hiver dans le froid. Une fois de plus, le conflit ukraino-russe ressurgit. Kiev peine à acquitter ses redevances, mais c'est le Vieux Continent qui risque de payer la facture de ce conflit. La Russie avertit encore l'Europe que ses approvisionnements en gaz russe via l'Ukraine seront perturbés si cette dernière ne s'acquitte pas de sa facture gazière. Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a informé son homologue suédois, Fredrik Reinfeldt, président en exercice de l'UE, de la démarche que pense entreprendre la Russie. Cette démarche est conforme aux engagements de la Russie et de l'Union européenne de s'informer mutuellement des problèmes en cours, notamment en matière énergétique, a fait valoir le service de presse de l'ancien président russe. M.Poutine «a attiré l'attention sur les signaux, y compris de canaux officiels à Kiev, concernant de possibles problèmes de paiement des livraisons de gaz russe», a indiqué un de ses porte-parole cité par les agences russes. Le Premier ministre russe a déjà tiré la sonnette d'alarme. Il a dénoncé la semaine dernière le fait que l'Ukraine ait tenté d'empêcher le transfert d'argent vers Moscou pour le paiement de la facture gazière de son pays. Selon le Premier ministre ukrainien (Ioulia Timochenko, Ndlr), le président ukrainien Iouchtchenko fait obstacle à la coopération entre la Banque centrale et le gouvernement ukrainien et bloque le transfert des fonds, ont rapporté les agences. Pour M.Poutine, l'Ukraine repose sur un matelas financier qui peut lui permettre d'honorer, facilement, ses dettes envers la Russie. Il explique que l'Ukraine disposait des fonds nécessaires pour payer son gaz grâce au crédit accordé par le Fonds monétaire international (FMI), soit 10,6 milliards de dollars à ce jour. La Banque nationale d'Ukraine (BNU) a approuvé, de son côté, les déclarations du Premier ministre russe. La BNU a affirmé avoir «assez de réserves pour permettre à Naftogaz, voire au gouvernement, de satisfaire leurs besoins en dollars afin d'honorer les contrats gaziers». Et d'ajouter, «la Banque estime que les déclarations faites à ce sujet par la partie russe sont sans fondement». Au passage, le Premier ministre russe n'a pas été tendre avec l'UE. Il reproche aux pays membres de ne pas tenir leur engagement envers l'Ukraine à laquelle ils ont promis une aide financière. L'UE «n'a versé aucun centime» à l'Ukraine, a-t-il sou-ligné. Comme conséquences de ce conflit, «des problèmes pourraient survenir dans le transit de gaz russe via le territoire ukrainien à destination des consommateurs européens», a-t-il ajouté. Cette situation n'est pas nouvelle. Des incidents similaires ont eu lieu à maintes reprises. Toute menace de conflit gazier russo-ukrainien attise à chaque fois les inquiétudes de l'Europe, où un quart du gaz consommé provient de Russie, ce gaz transitant pour 80% par l'Ukraine. Au début de l'année en cours, la Russie a fermé les vannes de son gaz en provoquant de longues interruptions de livraisons russes, au beau milieu de l'hiver, en raison d'un contentieux financier entre Kiev et Moscou.