Israël a mis en exécution, vendredi soir, ses menaces de détruire des quartiers entiers de la bande de Ghaza, en réponse, selon ses responsables, aux tirs de roquettes artisanales par des militants de différentes factions palestiniennes armées, contre le territoire de l'Etat hébreu. Ghaza : De notre correspondant Alors que dans le fond, il ne s'agit que d'actions de résistance contre l'occupation israélienne. En effet, huit Palestiniens ont été tués et plus de 50 autres blessés dans le camp de réfugiés d'El-Boureij, lors du pilonnage d'une maison appartenant à un militant du djihad islamique. Selon des sources hospitalières, au moins 10 blessés risquent de succomber à leurs blessures. D'après des témoins, l'explosion est survenue suite à l'atteinte de la maison visée par un missile sol-sol. Le missile a provoqué de gros dégâts. La maison dans laquelle a été tué Ayman El-Fayed, âgé de 42 ans, l'un des principaux chefs de Saraya El-Qods, la branche armée du Djihad islamique, son épouse ainsi que deux de ses enfants, a été totalement détruite. Des dizaines d'autres maisons du voisinage ont été plus ou moins endommagées. Certaines sont carrément inhabitables et risquent de s'effondrer à tout moment. Cette action démesurée de l'armée israélienne, qui n'a pas hésité à mettre en péril la vie de centaines de citoyens civils innocents pour assassiner un militant qu'elle recherche, a provoqué une grande panique au sein de la population du camp. Les secours se sont poursuivis pendant une bonne partie de la nuit. « Ce sont des barbares, ils ont détruit tout un quartier. La majorité des victimes sont des femmes et des enfants. Que veulent-ils après nous avoir chassé de nos terres et de nos maisons qu'ils ont occupées en 1948 ? Nous n'avons pas d'autre endroit où aller et nous ne quitterons plus nos maisons. Nous les rebâtirons et poursuivrons notre lutte pour l'indépendance », nous a déclaré Abou Mhamad, un voisin d'El-Fayed, âgé de 72 ans, qui n'a pas oublié l'exode massif, en 1948, de tous les habitants du village de Saouafir, d'oùl, il est originaire, et distant de moins de 40 km du camp dans lequel il a passé 60 ans de sa vie dans des conditions précaires. Le camp de réfugiés palestiniens d'El-Boureij, situé à 8 km au sud de la ville de Ghaza et érigé en 1948, est l'un des huit camps de la bande de Ghaza, dont le facteur commun est la pauvreté ainsi que la surpopulation. Ses habitants viennent de tous les villages et villes palestiniens, qu'ils ont quittés par la force en 1948. Ce nouveau massacre, perpétré par l'armée israélienne, intervient alors qu'Israël maintient son blocus imposé à la bande de Ghaza. Le manque de carburant, de produits de première nécessité ainsi que les longues coupures de courant électrique, qui peuvent s'étaler sur plus de 12 heures sur 24, continuent à peser lourdement sur la vie quotidienne des citoyens palestiniens qui, normalement, devraient être protégés par les conventions internationales. La poursuite par Israël de toutes ces actions dans la bande de Ghaza, en Cisjordanie occupée, au niveau des barrages militaires, où une femme de 50 ans est décédée vendredi des suites d'une crise cardiaque après avoir été interdite de passage, ou encore au cours des incursions dans les différentes villes et villages laissent planer un gros doute sur les intentions israéliennes d'œuvrer pour la paix avec les Palestiniens.