L'accalmie conclue entre le mouvement Hamas et Israël, sous le parrainage de l'Egypte, a pris fin officiellement hier. Plusieurs responsables du mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Ghaza depuis le mois de juin 2007, ont annoncé que leur mouvement, en concertation avec les différentes factions actives dans ce territoire palestinien, a décidé de ne pas reconduire l'accord d'accalmie qui, selon eux, n'a bénéficié qu'à l'Etat hébreu. « L'accalmie s'achève le 19 décembre et la position du Hamas est de ne pas la proroger », a rappelé, jeudi, Faouzi Barhoum, porte-parole du mouvement islamiste. « Le devoir des factions, après expiration de l'accalmie, est de protéger la population, de défendre le peuple palestinien et de faire face à toute agression », a déclaré M. Bahroum. « L'ennemi sioniste porte la responsabilité de la fin de la trêve », a-t-il ajouté. De Washington où il effectue une visite d'adieu au président Bush, le président palestinien, Mahmoud Abbas, a déclaré que « la trêve est nécessaire au peuple palestinien pour la préservation de la vie des gens et de leur quotidien ». A l'approche de l'expiration de l'accord d'accalmie, Israël, qui poursuit son blocus total de l'enclave palestinienne en fermant tous les points de passage, a intensifié ses agressions militaires par des raids aériens répétés. L'aviation israélienne a effectué, depuis mercredi, plusieurs raids aériens contre plusieurs localités, au nord et au sud de la bande de Ghaza. Plusieurs citoyens, dont des civils et des résistants, ont été blessés, deux ateliers de métallurgie, l'un à Khan Younès et l'autre à Jabalia, au nord de l'étroite bande côtière, ont subi des dommages. Dans la nuit de mercredi, un homme de 53 ans est mort lorsqu'un obus de mortier a atteint sa maison à Tel Ezaâtar, non loin de Jabalia. Un de ses fils ainsi que deux autres citoyens ont été également blessés. Sa maison ainsi que plusieurs autres ont sérieusement été endommagées. les factions armées palestiniennes ont de leur part tiré des dizaines de roquettes artisanales et d'obus de mortiers contre les localités limitrophes de la bande de Ghaza. Mercredi, à Sderot, la ville la plus proche de la ligne frontalière, une roquettes est tombée près d'un supermarché faisant 3 blessés. Par ailleurs, le maintien de la fermeture des points de passage a entraîné l'arrêt des aides humanitaires fournies par l'Agence onusienne pour l'aide aux réfugiés palestiniens (Unrwa), ses entrepôts étant vides. L'Unrwa fournit une assistance alimentaire à 750 000 Palestiniens, soit la moitié de la population de la bande de Ghaza. La situation sécuritaire et humanitaire a commencé à se dégrader dans la bande de Ghaza depuis le 5 novembre dernier, suite à une série d'incursions israéliennes qui ont fait 17 morts, en majorité des membres des brigades Ezzeddine El Qassam, la branche armée du Hamas et des membres des Sarayat El Qods, l'aile armée du Djihad islamique, le deuxième plus important mouvement islamiste actif dans les territoires palestiniens. Israël avait justifié ces agressions par son désir de détruire un tunnel que creusait les résistants à la lisière de la ligne de frontière dans le but, selon l'Etat hébreu, de kidnapper des soldats israéliens et d'en faire des otages à l'image du soldat Gilaad Shalit, détenu par le Hamas depuis le mois de juin 2006. Bien que, selon des observateurs, Israël ne soit pas intéressé à mettre un terme au pouvoir du Hamas dans la bande de Ghaza, afin de maintenir et d'accentuer, si possible, les divisions interpalestiniennes, qui, politiquement aident Israël à justifier sa politique d'oppression contre l'ensemble des Palestiniens, l'Etat hébreu n'acceptera pas de continuer à recevoir des dizaines de roquettes et d'obus sans réagir, surtout à l'approche des élections législatives prévues pour le mois de février prochain. Sans arriver à une réoccupation totale de la bande de Ghaza, Israël pourrait reprendre la politique des assassinats ciblés contre les dirigeants du Hamas, pour les pousser, même sans un accord écrit, de tout faire pour arrêter les tirs de roquettes. Une chose est sûre, la bande de Ghaza s'achemine vers plus de dégradation, tant sur le plan militaire que sur le plan humanitaire.