D'ici novembre, Israël va disposer d'une parade antiroquettes pour protéger la population civile, son point faible en cas de guerre. Un nouveau système d'interception surnommé « Dôme de fer » présenté comme « unique en son genre ». L'aide de 205 millions de dollars octroyée au mois de mai à Israël par les Etats-Unis, sur demande du président Barack Obama en personne, pour financer un système de défense antimissiles spécialement conçu pour faire face et détruire les missiles de courte portée, semble avoir rapidement porté ses fruits. Le ministère israélien de la Défense a annoncé au milieu de la semaine passée qu'Israël allait déployer en novembre son nouveau système de défense antimissiles « Dôme de fer ». « Les deux premières batteries deviendront opérationnelles en novembre 2010 et le ministère de la Défense va bientôt en commander d'autres », a ajouté le ministère dans un communiqué. Selon les Israéliens, ce nouveau bouclier a été spécialement conçu pour détruire les missiles et les obus de mortiers semblables à ceux utilisés par le Hezbollah libanais et les résistants palestiniens de la bande de Ghaza. La chaîne 10 de la télévision privée israélienne a indiqué qu'une batterie du nouveau système serait en mesure de défendre efficacement une ville du sud d'Israël comme Ashkelon (100 000 habitants). Le système aurait même la capacité de repérer, pour les ignorer, les engins qui seraient incapables d'atteindre le sol israélien, a ajouté la télévision. 80% des missiles Mais à côté de ces louanges, des critiques ont émergé en Israël même sur les capacités de ce nouveau système de défense. Le site électronique du service de renseignement israélien Depka Tech a dit que malgré le succès des expériences, le gouvernement est allé trop loin dans l'évaluation du Dôme de fer. Le vice-ministre israélien de la Défense, Mitnan Vinai, a reconnu que le nouveau bouclier n'est pas efficace à 100%, mais qu'il serait capable d'intercepter 80% des missiles de courte portée. Le Dôme de fer devrait commencer par être déployé près de la bande de Ghaza pour intercepter les roquettes artisanales tirées à partir de l'enclave palestinienne par une multitude de factions armées. Mais il faut souligner que le nombre de roquettes a nettement diminué après la dernière guerre, qu'Israël a justifié par sa volonté de mettre un terme à leurs tirs contre les localités israéliennes. Au nom des intérêts supérieurs de la nation, le mouvement Hamas dont la stratégie est basée sur la résistance armée empêche actuellement tout tir de roquettes contre Israël. Le Hamas, qui contrôle d'une main de fer la bande de Ghaza depuis juin 2007, dit agir d'un commun accord avec les factions de la résistance palestinienne. Le Front populaire de libération de la Palestine ainsi que le djihad islamique démentent l'existence d'un tel accord et accusent le Hamas de réprimer leurs résistants et de les empêcher de mener des actions armées contre l'Etat hébreu, y compris de tirer des roquettes artisanales. 150 dollars l'unité Des petits groupes armés islamistes qu'on dit proche d'Al Qaîda, tels que Djound al islam et autres, tentent de temps à autre de tirer des roquettes contre les localités israéliennes proches de l'enclave palestinienne, mais paient le prix par l'arrestation de leurs combattants par les services sécuritaires du gouvernement du Hamas. Ces groupes armés connus pour leur extréwwmisme accusent le mouvement Hamas de protéger l'Etat hébreu et font douter de l'appartenance à l'Islam de ses militants. De hauts responsables du mouvement Hamas, comme Mahmoud Ezzahar, expliquent l'arrêt de l'utilisation de roquettes par le fait qu'aujourd'hui, la Bande de Ghaza est un territoire libre et que la résistance doit se faire en Cisjordanie occupée. Même si la question des roquettes ne fait pas l'unanimité au sein de la classe politique palestinienne, le porte-parole des Sarayas Al Qods, la branche armée du Djihad islamique, a promis que la résistance fera échouer le nouveau système de défense antimissiles israéliens. Abou Ahmad a dit que le but, derrière l'annonce israélienne de la mise en place du Dôme de fer, consiste à tranquilliser la société israélienne plus qu'autre chose. « Le nouveau système ne pourra pas faire face à toutes les roquettes simultanément et le prix exorbitant, 50 000 dollars, nécessaire pour intercepter une roquette seulement le feront échouer, a ajouté Abou Ahmad. Alors qu'une roquette artisanale palestinienne coûte seulement 150 dollars l'unité. » Habitués à changer de tactique selon les données du terrain, une efficacité à 100% du Dôme de fer ne risque pas de décourager les résistants qui réfléchiront à d'autres manières de frapper l'Etat hébreu tant qu'il poursuivra l'oppression de leur peuple et l'occupation de leur terre.